épigramme

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

C'est originairement, chez les Grecs, une inscription, souvent en vers, d'abord épique, puis élégiaque (Archiloque, Simonide), gravée sur les tombeaux, les statues. L'épigramme devient un genre poétique, particulièrement florissant à l'époque alexandrine (Callimaque en fait une formule sentencieuse), comme l'attestent les pièces recueillies dans l'Anthologie grecque et les noms de Léonidas de Tarente et de Méléagre de Gadara. Idylle et élégie, chez Catulle, elle prend sa tonalité satirique avec Martial qui lui donne son réalisme pittoresque et la vigueur du trait final (la « pointe »). Pratiquée par Ronsard et Marot, l'épigramme trouve dans les jeux de salons et les querelles littéraires des xviie et xviiie siècles (La Fontaine, Racine, Voltaire, J.-B. Rousseau) une nouvelle actualité (« un bon mot de deux rimes orné », Boileau, Art poétique, II, 104). Illustrée en Angleterre par Jonson, Donne, Herrick, Dryden, Pope, Blake, l'épigramme s'adapte parfaitement en Allemagne à la conception baroque de la poésie (F. von Logau, Wernicke), même pour exprimer une expérience mystique (Czepko, Angelus Silesius), avant de devenir descriptive et philosophique (Klopstock, Herder, Goethe) et de toucher à tous les genres, du satirique au gnomique (Kleist, Immermann, Körner, Platen, Mörike).