slavon
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Langue artificielle développée à partir du vieux slave et utilisée anciennement comme langue religieuse et littéraire en Russie, en Serbie et en Bulgarie. Depuis la traduction de la Bible au ixe s. par Cyrille et Méthode, les œuvres byzantines, textes liturgiques et Saintes Écritures, ont été transcrites en slavon. Statique, cette langue d'Église s'est peu à peu, pour des besoins littéraires, enrichie d'expressions locales, d'images poétiques empruntées à la poésie populaire, puis d'emprunts étrangers ; parallèlement, une langue vernaculaire écrite se développe dans les chancelleries. À l'époque de Pierre le Grand, la littérature rejette le slavon et adopte le russe comme langue littéraire, et la rupture est consommée par l'introduction d'un nouvel alphabet. C'est Lomonossov qui tentera de mettre de l'ordre dans le chaos linguistique en répartissant le vocabulaire en trois catégories, les mots slaves employés par l'Église, les mots appartenant à la fois au slavon et au russe, et les mots inconnus du slavon ; selon la combinaison des trois éléments résulteront trois styles.