situationnisme

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Mouvement artistique et politique créé en 1957 par Guy Debord, avec Asger Jorn et Constant (issus du groupe Cobra) et regroupant des membres de l'Internationale lettriste (issue, en 1952, d'une scission du lettrisme d'Isidore Isou), du Mouvement international pour un Bauhaus imaginiste, et du Comité psychogéographique de Londres. Reprenant le mot de Rimbaud « changer la vie », il propose une révolution culturelle par la construction de situations nouvelles, critiquant et dépassant le surréalisme. Par la pratique de la dérive, du détournement, de l'aliénation, il s'agit de transformer l'urbanisme et la vie quotidienne. Le situationnisme procède à une critique radicale de la société de consommation et de sa mise en spectacle. La brochure De la misère en milieu étudiant a eu une influence certaine sur les événements de mai 1968 à Paris. Outre les articles de la revue l'Internationale situationniste (12 numéros, 1958-1969), ses thèses ont été exposées par Raoul Vaneigem (Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, 1965), Guy Debord (la Société du spectacle, 1967 ; Thèses sur l'I. S. et son temps, 1972), et son action, par René Viénet (Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations, 1969). Comme mouvement politique, il ne survécut pas à ses scissions ; celle de Strasbourg (1967), conduite par Théo Frey, Jean Garnault, Herbert Holl et Édith Frey, fut décisive. Mais il reste une référence constante pour un certain nombre de nouvelles pratiques culturelles.