izlan

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

nom berbère pluriel (singulier : izli) donné à une forme de poésie chantée dans beaucoup de populations berbères, en particulier celles du Moyen Atlas (le terme désigne à la fois le genre et un spécimen particulier). L'izli classique est un très court poème à mélodie et à rythme fixes. Il est formé de deux hémistiches (respectivement amezwarou, « le premier », et asmoun, « le compagnon »), suivis d'un refrain indépendant. Le rythme n'a pas encore été clairement déterminé ; il semble cependant que chaque hémistiche comporte de cinq à sept temps accentués, le second pouvant être raccourci d'une syllabe. Il n'y a ni rime ni assonance, sinon par réalisation fortuite. Chaque izli forme une unité à la fois grammaticale et sémantique. Les izlan sont, au cours d'une même performance, totalement indépendants les uns des autres, quoique tous suivis du même refrain. Ce type peut cependant présenter des variantes.

Les dimensions limitées de l'izli lui confèrent souvent un mode particulier d'expression. Le genre compense (un peu à la manière du haiku japonais) par la recherche de l'effet (oppositions contrastées des deux hémistiches, images selon le cas réalistes ou précieuses, raccourcis évocateurs) les développements que sa brièveté lui interdit. La plupart du temps, les izlan sont chantés dans les ahidous. Ils ponctuent tous les événements de la vie sociale ou personnelle, si bien que la masse s'en trouve en perpétuel renouvellement. Il existe des compositeurs professionnels au talent confirmé, tels que, dans les cinquante dernières années, Ba Hedda, Belghazi Bennaser, Hammou Lyazid, Moha Ou Mouzoun, Moha Ou Dris.