théâtre intimiste

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Courant dramatique qui marqua la scène française entre les deux guerres. Dans le sillage d'un Henri-René Lenormand qui fait du théâtre un art tourné « vers l'élucidation du mystère de la vie intérieure, vers le déchiffrage de l'énigme que l'homme est pour lui-même », mais se défiant de la tyrannie de « sire le mot », des auteurs comme Simon Gantillon (Cyclone, 1923 ; Maya, 1924), Jean-Victor Pellerin (Intimité, 1922 ; Cris des cœurs, 1928), Jean-Jacques Bernard (Martine, 1922) virent dans l'expression dramatique un « art de l'inexprimé » (« Il y a sous le dialogue entendu comme un dialogue sous-jacent qu'il s'agit de rendre sensible. Aussi le théâtre n'a pas de pire ennemi que la littérature », J.-J. Bernard). Ce théâtre sobre, tout en nuances et en clair-obscur, qui revenait en fait au grand principe du classicisme tel que le définissait Gide (l'art d'exprimer le plus en disant le moins), accordait une grande importance aux tableaux et à l'atmosphère, mais il innova peu sur le plan esthétique.