école fantaisiste
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Mouvement littéraire français du début du xxe s.
Alors que la « Fantaisie » allemande du siècle romantique laissait se déchaîner l'imagination et se rapprochait du fantastique, l'école fantaisiste française préfère les vérités simples, l'atmosphère nostalgique, l'imprévu, la liberté spirituelle et sentimentale qui caractérisent aussi bien Léon-Paul Fargue que Guillaume Apollinaire. C'est pourtant Francis Carco (Cahier des poètes, 1912) qui, stricto sensu, forma cette école en mettant en rapport des poètes comme Robert de La Vaissière, Léon Vérane, Jean Pellerin, Tristan Klingsor, François Bernouard. Tous, après la guerre, se rassemblèrent dans la librairie du Divan d'Henri Martineau. Nourris de Laforgue, de Maeterlinck, de Verhaeren, de Rodenbach et de Henry Bataille, ils se reconnaissent pour maître Paul-Jean Toulet, dont les Contre-Rimes renouvellent le poème de circonstance ; variété, brièveté, sens de l'ellipse se retrouvent, après Toulet, chez Jean-Marc Bernard (Sub tegmine fagi, 1912), Tristan Derème (Flûte fleurie, 1913) et Philippe Chabaneix (le Bouquet d'Ophélie, 1929). Le pittoresque, l'humeur tantôt mélancolique, tantôt bouffonne, le jeu incessant des rimes et des rythmes caractérisent au total cette école nourrie de sentiments justes et mesurés, où la nostalgie restait, à peu de chose près, ce qu'on avait l'habitude qu'elle fût, depuis Verlaine.