décadents

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

En France ont été regroupés sous cette étiquette des écrivains qui n'avaient en commun que le refus de leur époque et la recherche d'une esthétique raffinée résolument marginale. En 1884, Huysmans publiait À rebours, considéré comme la bible des décadents, bien qu'Anatole Baju se soit attribué la paternité du mot en fondant une revue éphémère, le Décadent (1886-1889). Héritiers des naturalistes et marqués par Schopenhauer, annoncés par Baudelaire et Corbière, précurseurs des symbolistes avec lesquels ils se fondront plus ou moins (Rodenbach, Verhaeren), parodiés par H. Beauclair et G. Vicaire (les Déliquescences d'Adoré Floupette, 1885), les décadents préfèrent l'artificiel au réel et le mot à l'idée, surtout s'il s'agit d'un mot nouveau. Les meilleurs représentants de la décadence (Laforgue, Jarry) transcenderont cette nostalgie par l'ironie et la provocation.