Constantin François de Chassebœuf, dit Volney

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain français (Craon 1757 – Paris 1820).

Héritier des Lumières, il s'efforce dans son Voyage en Égypte et en Syrie (1787) à une analyse scientifique des pays étudiés, méthode qu'il reprendra plus tard en Amérique pour aboutir à un Tableau du climat et du sol des États-Unis (1803). Élu secrétaire de l'Assemblée en 1790, il concourut activement à la réflexion philosophique et pédagogique : c'est de cette époque que date son ouvrage le plus important, les Ruines ou Méditations sur les révolutions des empires (1791), où il montre les liens qui existent entre la tyrannie et la décadence des empires. Un voyageur raconte la rêverie qui lui révéla, devant les ruines de Palmyre, le sens de l'Histoire. Le « génie des tombeaux et des ruines » lui retrace l'itinéraire de l'humanité et de ses croyances pour le pousser à conclure à la nécessité d'un accord universel sur les principes, scientifiques, de l'évidence et, politiques, de l'égalité et de la liberté. Le livre connut immédiatement un vif succès et exerça une influence durable sur le romantisme. Volney entra, après la Terreur, dans les conseils de l'Instruction publique, inaugura la chaire d'histoire de l'École normale (1794), et fit partie du groupe des idéologues qui s'opposèrent vainement à l'instauration de l'Empire et à la liquidation de l'héritage révolutionnaire, tout en se lançant dans d'importantes recherches linguistiques : Discours sur l'étude philosophique des langues (1819), l'Hébreu simplifié (1820).