Hans Sachs

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain allemand (Nuremberg 1494 – id. 1576).

C'est le plus important des Meistersinger, le plus connu aussi depuis que Richard Wagner a fait de lui le personnage central de ses Maîtres chanteurs de Nuremberg (1868). Cordonnier et poète, avant d'être reçu maître et de pouvoir ouvrir son échoppe, il a fait le traditionnel tour d'Allemagne (1511-1516) en se perfectionnant dans son métier comme dans son art. Partisan de la Réforme, il en défend les idées dans plusieurs dialogues et consacre un long poème à Luther (le Rossignol de Wittenberg, 1523). Il a laissé une œuvre extrêmement abondante, quoique peu originale : plusieurs milliers de poèmes, environ deux cents œuvres dramatiques, ou du moins dialoguées. Les sujets et les personnages sont le plus souvent tirés de ses lectures (la Bible, des traductions d'auteurs grecs, latins, français et italiens, des recueils de fabliaux, les Volksbücher, etc.), mais semblent tous appartenir à l'univers de Sachs, ce monde des petits-bourgeois et artisans dont il prêche avec conviction la morale et le bon sens pratique. Ses farces et jeux de carnaval (Fastnachtsspiel), où il fait rire aux dépens des maris trompés, des curés et des paysans ignares, sont d'amusants tableaux de genre et gardent aujourd'hui encore de la fraîcheur (l'Écolier voyageur au paradis, 1550 ; Saint Pierre et les Lansquenets, 1557 ; le Fer chaud, 1576). Longtemps oublié et méprisé, l'art de Hans Sachs a été redécouvert comme « art populaire » à la fin du xviiie siècle, et Goethe a loué notamment son « réalisme didactique ».