Guillaume, dit l'abbé Raynal

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain français (Saint-Geniez-d'Olt, Aveyron, 1713 – Paris 1796).

Il quitta le clergé pour devenir rédacteur du Mercure de France et se consacra à la philosophie et à l'histoire (Histoire du stathoudérat, 1748 ; l'Histoire du Parlement d'Angleterre, 1748 ; les Anecdotes historiques, militaires et politiques de l'Europe, 1753). Il entreprit avec le soutien du ministère de la Marine une vaste compilation sur la colonisation que le gouvernement voulait encourager. Ce fut l'Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes en dix volumes (1770). Cette large fresque mêlait les inspirations ; les renseignements pratiques voisinaient avec des réflexions philosophiques, l'éloge du commerce avec une dénonciation de l'esclavage et même une mise en cause du principe colonial. Diderot fournit à Raynal de nombreux passages qui sont sans doute parmi les plus violents et les plus enflammés. Après avoir circulé librement plusieurs années, l'Histoire des deux Indes attira l'attention des autorités, qui poursuivirent le livre. Raynal dut s'enfuir. Raynal, devenu martyr de la philosophie et symbole de la lutte contre le despotisme, déçut ses admirateurs en reniant son idéal durant la Révolution. Il rassembla une documentation pour une somme parallèle à la première, l'Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans l'Afrique septentrionale (1826).