Jacques Rabemananjara

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Homme politique et écrivain malgache d'expression française (Maroantsetra 1913 – Paris 2005).

Élu député à l'Assemblée nationale (1946), il est accusé d'avoir fomenté la révolte de 1947 et emprisonné à l'issue d'un procès inique. À l'indépendance, il est ministre sans interruption de 1960 à 1971. En 1972, le renversement du régime l'oblige à s'exiler à nouveau et définitivement à Paris. Cofondateur de Présence africaine (1947), Rabemananjara joue un rôle très actif dans le mouvement de la négritude. Il a d'abord pratiqué la prosodie régulière (Sur les marches du soir, 1942), avant de recourir à l'ample verset dans ses compositions poétiques majeures, écrites en captivité (Antsa, 1948 ; Lamba, 1956 ; Antidote, 1961). Il revient au sonnet pour célébrer l'initiation de la femme aimée à son pays (Ordalies, 1972). Il est l'auteur de trois pièces de théâtre : les Dieux malgaches, drame en vers (1947), les Boutriers de l'aurore (1957), Agapes des dieux (1962). Sa dernière œuvre publiée, le Prince Razaka (1995), est un curieux récit d'une nature hybride, à moitié roman autobiographique, à moitié légende merveilleuse.