Alexandre Papadiamantis
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain grec (Skiathos 1851 – id. 1911).
Fils d'un pope de Skiathos, il vécut comme un tâcheron des lettres entre Athènes et son île natale, où il mourut dans la pauvreté. Ses débuts sont marqués par de médiocres romans historiques jusqu'à ce que, avec Christos Milionis (1885), il trouve enfin sa voie : la nouvelle. Il en écrit près de deux cents, publiées dans les journaux de l'époque. Conservateur, marqué par l'orthodoxie, il décrit, en un mélange unique de langue savante, liturgique et de dialecte, le destin de ses compatriotes. Beaucoup de ces textes sont purement alimentaires, et la construction est souvent négligée. Pourtant, certains récits sont des réussites, comme la Meurtrière (1903), considérée comme son chef-d'œuvre, où il évoque la situation de la femme dans la société grecque rurale, mais aussi le problème du mal, dans un esprit qui rappelle Dostoïevski, dont il a traduit Crime et châtiment à partir du français. Ses développements lyriques sur la nature, son évocation nostalgique de la vie rurale grecque et son attachement à la religion orthodoxe, dans lesquels les Grecs se retrouvent, ont fait de lui un écrivain national.