Merlin

(en prose)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Présent dès le xiie siècle chez Geoffrey de Monmouth et dans le Brut de Wace, Merlin le prophète, le fils du diable sauvé par Dieu, est au centre du Merlin en prose (début xiiie s.), qui en conte la naissance et le rôle majeur qu'il joue grâce à ses dons de devin et de magicien auprès des rois de Grande-Bretagne en lutte contre les Saxons, dans la naissance d'Arthur, puis dans son accession au trône (l'épée au perron). À l'origine de la très longue série des romans arthuriens en prose, le Merlin invente aussi la fiction de son origine : le livre que réécrit le pseudo-Robert de Boron est celui que Merlin a dicté à son copiste Blaise au fur et à mesure que se déroule l'action. Ce texte qui fonde la prose romanesque en liaison avec le monde arthurien, le motif du Graal et la conception d'un temps cyclique, a été ensuite intégré au Lancelot-Graal. Il est aussi au centre de la trilogie en prose attribuée à Robert de Boron. Plus tardive, la Suite du Roman de Merlin (vers 1240) revient sur les débuts mouvementés du règne d'Arthur.