Martín Luis Guzmán

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain mexicain (Chihuahua 1887 – Mexico 1977).

C'est l'un des auteurs les plus fameux de ce genre étonnamment fécond qu'est le « roman de la Révolution », à laquelle, comme Mariano Azuela, il participa activement. Son œuvre est celle d'un intellectuel dont le propos manifeste est d'utiliser l'héritage révolutionnaire pour atteindre des objectifs à la fois éthiques et esthétiques. Son premier roman (l'Aigle et le Serpent, 1928) est le récit de ses activités de 1913-1915 et met en scène les principaux personnages de la guerre civile. L'Ombre du caudillo (1929) est en grande partie une caricature des mœurs politiques du régime de E. Calles (1924-1928). Dans les Mémoires de Pancho Villa (1938-1941), il laisse transparaître, en une langue savoureuse, son admiration pour le chef révolutionnaire du Nord, dont cependant il ne méconnaît pas les défauts. Au fond, Guzmán est plutôt un chroniqueur qu'un véritable romancier : on lui a reproché son manque d'imagination, son inhabileté à construire une intrigue et à conduire un dialogue, mais il reste l'un des plus grands témoins du Mexique de la première moitié du xxe siècle.