Henri Vangeon, dit Henri Ghéon

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain français (Bray-sur-Marne 1875 – Paris 1944).

Poète, dramaturge, romancier, critique, et même peintre à ses heures (il lui arriva d'exposer au Salon d'automne), il publie ses premiers vers (Chansons d'aube, 1897) dans les années de « crise du symbolisme ». Proche du poète Viélé-Griffin, il est partisan du « vers libre intégral », collaborant comme critique au Mercure de France, à l'Ermitage, à la Revue blanche. Sa lecture enthousiaste des Nourritures terrestres le lie durablement à Gide, qu'il accompagne dans ses voyages en Algérie, et avec qui il fonde la Nouvelle Revue française en 1909. Défenseur du théâtre poétique et d'un nouveau classicisme (Nos directions, 1911), il se rapproche de Jacques Copeau, qui a créé ses premières pièces (le Pain, 1911 ; l'Eau de vie, 1913) au Vieux-Colombier. Sa conversion au catholicisme durant la Première Guerre mondiale (l'Homme né de la guerre, 1915) marque le début d'une nouvelle carrière (qui va progressivement l'éloigner de Gide et de ses amis), celle de dramaturge catholique militant. Copeau monte encore une belle pièce inspirée de la légende de saint Alexis dans la Légende dorée (le Pauvre sous l'escalier, 1920). Rêvant au théâtre médiéval, Ghéon fonde « les Compagnons de Notre-Dame » pour jouer ses œuvres (les Trois Miracles de sainte Cécile, 1922 ; le Comédien et la Grâce, 1925 ; le Mystère du feu vivant sur les Apôtres, 1937) et faire découvrir la tradition du théâtre religieux. Il publie parallèlement des romans (les Jeux du ciel et de l'enfer, 1929 ; les Détours imprévus, 1937) et des essais (Promenades avec Mozart, 1932 ; Sainte Thérèse de Lisieux, 1934).