John Fowles

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Romancier anglais (Leigh-on-Sea, Essex, 1926).

Le succès remporté par l'Obsédé (1963) et par le Mage (1965) lui permet de se consacrer à la littérature. Mêlant mythe, artifice et parodie, il est tenté par le roman « ouvert » et s'affirme bientôt comme le premier romancier postmoderne. Dans Sarah et le lieutenant français (1969), faux roman victorien, chacun des chapitres est précédé, en exergue, d'une citation tirée de textes sociologiques, scientifiques ou littéraires du xixe siècle (Karl Marx, Tennyson, Darwin, etc.). Le narrateur mystificateur cherche constamment à surprendre un lecteur qu'il veut tantôt complice, tantôt dupe de ses supercheries. Avec Daniel Martin (1977) et Mantissa (1982), Fowles illustre la complicité qui unit dans une misogynie sournoise manipulateurs et manipulées au sein de la guerre des sexes. La Créature (1985) mélange deux intrigues, l'une située au xviiie siècle, l'autre à la fin du xxe. Cette enquête sur la mort d'un domestique muet et sur la disparition mystérieuse de son maître inclut dépositions et témoignages du procès, dans un jeu de questions-réponses. Fowles prolonge son interrogation sur la nature de la fiction dans son recueil de nouvelles la Tour d'ébène (1974).