Fernand Crommelynck

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain belge de langue française (Paris 1886 – Saint-Germain-en-Laye 1970).

Journaliste par nécessité, Crommelynck partagea son existence entre Bruxelles et Paris, avec de fréquents séjours à Ostende. Il remporta à 20 ans le prix de la revue bruxelloise le Thyrse pour Nous n'irons plus au parc, jouée à Bruxelles en 1906. Le Sculpteur de masques fut créé à Moscou avant de paraître en volume en 1908 et d'être joué à Paris dans une version remaniée. Chacun pour soi (1906), satire mordante de la bourgeoisie d'affaires, fut sa première pièce en prose. Après avoir été l'animateur du Théâtre-Volant à Bruxelles durant la guerre, Crommelynck écrit entre 1916 et 1919 le Cocu magnifique, monté par Lugné-Poe à l'Œuvre, en 1920, avec un succès retentissant. Ce drame-farce montre la montée de la jalousie se nourrissant d'elle-même. Ce « coup de force » rendit l'auteur célèbre immédiatement. Mais les Amants puérils, l'année suivante, connurent un échec durable. Tripes d'Or (1925), drame burlesque de l'avarice, rencontra la même incompréhension. Suivent Carine ou la Jeune Fille folle de son âme (1929) et Une femme qui a le cœur trop petit (1934). Chaud et Froid, créé en 1934, est « le procès d'une société qui se crée des mythes ». L'œuvre de Crommelynck se situe, par bien des côtés, aux origines du théâtre de l'absurde. Elle est parente de celle de Ghelderode par sa truculence, le baroquisme poétique de son style, le goût du paroxysme et son sens pictural.