Georges-Emmanuel Clancier

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain français (Limoges 1914 – Paris 2018).

Collaborateur de la revue Fontaine, de Max-Pol Fouchet, il prend part à la Résistance (le Temps des héros, 1942). Cofondateur de Centres, connu pour des émissions radiophoniques littéraires et artistiques qui visent à faire connaître et aimer la poésie, essayiste (la Poésie et ses environs, 1973), c'est un poète qui sacrifie volontiers à l'humour et à la fantaisie (le Paysan céleste, 1943 ; Terre secrète, 1951 ; Une voix, 1956, préfacé par André Dhôtel ; Évidence, 1960), avant d'atteindre au dépouillement (Peut-être une demeure, 1972). Romancier, il est attentif aux humbles (le Pain noir, 1956, quatre tomes ; la Fabrique du roi, 1957 ; les Drapeaux de la ville, 1959 ; la Dernière Saison, 1961) et cherche, en reparcourant son enfance, à retrouver ses racines profondes (l'Éternité plus un jour, 1970, scandée de parenthèses lyriques et réflexives ; la Halte dans l'été, 1976 ; l'Enfant double, 1984). Les proses d'Évidences (1982) interrogent les vertus de la poésie, amenée à jouer un rôle central dans la lutte contre le non-être, puisqu'elle propose un élan vers l'« autre rive ». L'écriture est le lien entre un ici et un ailleurs ; entre un passé et un présent à éclairer. Si nous sommes des « passagers du temps » (titre d'un recueil de 1991), la poésie nous aide à l'éclairer.