Peter Abrahams

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain sud-africain d'expression anglaise (Johannesburg 1919).

Il analyse sa condition de métis dans un ouvrage largement autobiographique (Je ne suis pas un homme libre, 1954) et s'y explique sur les raisons qui l'ont conduit à s'exiler à l'âge de 20 ans. L'essentiel de son œuvre romanesque (Chant de la ville, 1945 ; Rouge est le sang des Noirs, 1946 ; le Sentier du tonnerre, 1948 ; Conquête sauvage, 1950 ; Retour à Goli, 1953) est consacré à l'évocation des rapports conflictuels qui opposent les différentes communautés raciales d'Afrique du Sud. C'est d'une inspiration plus ambiguë que témoignent son livre Cette île entre autres (1966), récit de l'effondrement d'une dictature à la Jamaïque (où Abrahams s'est fixé en 1957), et Une couronne pour Udomo (1956), son roman le plus achevé, dans lequel, associant mythe et réalité, présent et passé, Abrahams peint le retour de son héros vers une Afrique imaginaire en proie aux démons de la misère, du tribalisme et des fantasmes de la minorité européenne. Témoin lucide et idéaliste d'une société profondément meurtrie par le système de l'apartheid, Abrahams est l'une des figures de proue de la littérature sud-africaine.