Abe Kobo

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain japonais (Tokyo 1924 – id. 1993).

Il passe son enfance à Moukden, capitale de la Mandchourie, où son père est professeur de médecine. À l'âge de 16 ans, il vient à Tokyo pour finir ses études secondaires et, en 1943, commence sa médecine à l'Université de Tokyo. Marqué par la défaite du Japon, puis par la mort brutale de son père, il publie, en 1947, à compte d'auteur, un recueil, Poèmes anonymes, suivi de Poteau pour un chemin fini, premier roman qui fut reconnu par Haniya Yutaka. Une courte nouvelle, le Cocon rouge, reçoit, en 1950, le prix de littérature d'après-guerre. Puis son recueil de nouvelles, les Murs, obtient, en 1951, le prix Akutagawa. S'affirmant d'emblée comme un auteur surréaliste d'avant-garde, il adhère pour un temps au parti communiste, dont il sera exclu en 1962 pour déviation trotskiste. Dans les années 1950, il fait paraître un grand nombre de nouvelles dans les revues littéraires de l'époque. Auteur dramatique (la Chasse aux esclaves, 1955 ; les Fantômes sont là, 1958 ; les Amis, 1967), il fonde, en 1967, le groupe théâtral « Abe Kobo Studio ». Il n'en poursuit pas moins son œuvre romanesque axée sur une recherche passionnée de l'identité humaine : le Quatrième Âge glaciaire, 1959 ; les Yeux de pierre, 1960). Qualifié de « classique du xxe s. », de « roman-policier utilisant la méthode des tragédies grecques » (Donald Keen), la Femme des sables, 1962, dont Teshigawara Hiroshi tira un film primé au Festival de Cannes en 1964, connut une célébrité mondiale et fut traduit dans une vingtaine de langues. Suivent la Face d'un autre (1964), Mort anonyme (1964), le Plan déchiqueté (1967), l'Homme-Boîte (1973), Rendez-vous secret (1977). Son dernier roman, l'Arche en toc, 1984, traite la possibilité d'une destruction de la planète par une éventuelle guerre nucléaire.