The Shop around the Corner The Shop around the Corner ou Rendez-vous The Shop around the Corner

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Comédie d'Ernst Lubitsch, avec James Stewart (Kralik), Margaret Sullavan (Klara Novak), Frank Morgan (Matuschek), Felix Bressart (Pirovitch).

  • Scénario : Samson Raphaelson, d'après la pièce de Nikolaus Laszlo
  • Photographie : William Daniels
  • Décor : Edwin B. Willis, Cedric Gibbons
  • Musique : Werner R. Heymann
  • Montage : Gene Ruggiero
  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1940
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 37

Résumé

Dans une maroquinerie hongroise, une jeune chômeuse, Klara, se fait engager comme vendeuse par M. Matuschek, le patron, en dépit de l'avis de son bras droit, Kralik. Peu à peu, les relations professionnelles entre Kralik et Klara se détériorent. Kralik, qui vit seul, entretient une correspondance amoureuse avec une fille qu'il ne connaît pas, par l'intermédiaire de la poste restante. Sur le point de la rencontrer, il découvre qu'il s'agit de Klara ! Stupéfait, il cherche un moyen de se faire aimer d'elle, sans lui révéler qui il est.

Commentaire

Lubitsch renoue ici avec ses premières œuvres berlinoises – la bourgeoisie allemande côté cour – après s'être consacré pendant des années à la description brillante et méchante de la haute bourgeoisie américaine. La tendresse réelle que Lubitsch éprouve pour ses personnages naît paradoxalement de situations où ils montrent leurs préjugés, leurs faiblesses et leurs mesquineries, la légèreté de son regard faisant tout passer. Le film fonctionne comme un parfait mécanisme d'horlogerie, qui s'appuie sur la répétition et la permutation des éléments mis en place. Le paradoxe est que cette précision ne vient pas altérer l'émotion, mais au contraire la renforcer. Une homogénéité de tous les instants marie harmonieusement la drôlerie et les sentiments, et procure cette sensation de plénitude et de perfection qui est le fait de beaucoup de travail allié à une profonde sensibilité, qu'on n'a pas encore assez reconnue chez ce grand cinéaste.