Taking Off

Taking Off

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Comédie de Miloš Forman, avec Lynn Carlin (Lynn Tyne), Buck Henry (Larry Tyne), Linnea Heacock (Jeannie Tyne), Georgia Engel, Tony Harvey, Audra Lindley.

  • Scénario : Miloš Forman, John Guare, Jean-Claude Carrière, John Klein
  • Photographie : Miroslav Ondriček
  • Décor : Robert Wightman
  • Montage : John Carter
  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1971
  • Son : couleurs
  • Durée : 1 h 32

Résumé

Une adolescente, Lynn, disparaît du foyer familial. En la recherchant, ses parents rencontrent d'autres parents également désorientés. Ils constituent une « association des parents d'enfants perdus » et sont amenés à découvrir une société soumise à des règles auxquelles ils ne comprennent rien. Tentant de goûter à ces « nouveaux plaisirs » qui ont peut-être éloigné leurs enfants des mœurs de la famille traditionnelle, ils pataugent fugitivement dans une orgie médiocre, participent à un strip-poker calamiteux, avant de retrouver leur progéniture, apparemment soumise, mais sans doute définitivement étrangère.

Commentaire

Taking Off marque l'entrée de Miloš Forman dans le cinéma occidental et le monde capitaliste. Installé aux États-Unis depuis 1968, il ne réalisera ce film qu'en 1971, ayant eu tout loisir, dans l'intervalle, d'assimiler son exil, sans perdre l'acuité d'un regard qui faisait le prix de ses films tchèques. L'œil qui observe la décomposition de la moyenne bourgeoisie new-yorkaise est bien le même qui disséquait la lassitude des anciens combattants socialistes. Le regard du cinéaste est ici particulièrement cruel et distancié. Taking Off oppose, juxtapose, deux univers et deux modes de comportement : un univers adulte, médiocre et déboussolé, et une chapelle adolescente, pseudo-hippie. La progression sans faille du récit conduit insensiblement le spectateur de l'absurde au grotesque, enfin à une forme unique de fantastique drolatique.