Rouges et Blancs

Csillagosok, katonák

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame de Miklós Jancsó, avec András Kozák (László), Krystyna Mikolajewska (Olga), Jácint Juhász (István), Nikita Mikhalkov (l'officier blanc), Tatiana Koniukova (Elizaveta), Mikhaïl Kozakov (le commandant rouge), Bolot Beichenaliev (Tchingiz).

  • Scénario : Miklós Jancsó, Gyula Hernádi, Georgi Mdivani
  • Photographie : Tamás Somló
  • Décor : Boris Tskhebotarev, Zóltan Forkas
  • Pays : Hongrie et U.R.S.S. (Russie)
  • Date de sortie : 1967
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 30

Résumé

Des épis de seigle accrochés à la culasse des fusils : c'est tout ce qui reste de l'héroïsme désespéré de ces soldats rouges et de ces soldats blancs placés comme sur un échiquier dans la vaste plaine, pour un affrontement qui vire à l'absurde. On est en 1918, en Russie, où la Révolution bat son plein. Elle oppose László, internationaliste hongrois venu aider ses camarades russes, à l'armée conventionnelle. László est fait prisonnier par les Blancs, mais on l'épargne et le libère en tant qu'étranger. Il échoue dans une infirmerie de campagne, qui accueille les blessés des deux camps, et y retrouve son compatriote István. Tandis qu'il rejoint les troupes rouges, l'hôpital est liquidé avec ses blessés. Le massacre est interrompu par l'arrivée des Rouges qui tuent à leur tour tous les assassins.

Commentaire

Le titre du film est significatif : les hommes qui se battent pour une cause se transforment en simples pions rouges et pions blancs. La méditation du cinéaste hongrois sur les cruautés inutiles de l'Histoire se trouve illustrée par des plans très lents, et une géométrie subtile préside à ce ballet macabre. Seuls le sang versé et la chair fragile des corps nus échappent à l'abstraction. Rouges et Blancs fait partie de cette série de films de Jancsó qui des Sans-Espoir (1965) à Psaume rouge (1971) évoquent l'écrasement d'une machine oppressive, sans aucune exaltation de l'idée révolutionnaire.