Maudite Aphrodite

Mighty Aphrodite

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Comédie de Woody Allen, avec Woody Allen (Lenny), Helena Bonham Carter (Amanda), Mira Sorvino (Linda), F. Murray Abraham (le chef du chœur grec).

  • Scénario : Woody Allen
  • Photographie : Carlo Di Palma
  • Décor : Santo Loquasto
  • Costumes : Jeffrey Kurland
  • Musique : Dick Hyman
  • Montage : Susan E. Morse
  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1995
  • Son : couleurs
  • Durée : 1 h 34

Résumé

Cédant aux pressions de sa femme, Amanda, qui souhaite avoir un enfant mais ne veut pas compromettre sa carrière en en faisant un, Lenny adopte le petit Max. Bien vite il tombe sous le charme du bambin et se met en tête de retrouver sa mère, qui s'avère être une call-girl de bas étage. Comme Amanda s'éloigne de lui, Lenny finit par nouer une relation étrange et précaire avec la vraie mère de Max. Finalement tout ce petit monde se sépare plus ou moins, mais les enfants sont à peu près casés, pas nécessairement chez leurs véritables géniteurs.

Commentaire

En plaçant le problème de l'adoption au centre de son film, Woody Allen jouait avec le feu, car il a été lui-même en butte à de graves difficultés judiciaires liées à son comportement vis-à-vis d'une fille adoptive. Pourtant, on n'y trouve ni plaidoyer, ni remords, ni amertume. Il reste imperturbablement fidèle à sa manière ironique, distanciée et paradoxale. Une fois de plus, la magie opère et l'on s'amuse sans réserve de ces personnages qui s'acharnent à décrire en termes rationnels leurs comportements parfaitement erratiques. Dans un pathétique effort pour se donner l'illusion de maîtriser le cours des choses, ils verbalisent à l'infini sur un destin qu'ils ne maîtrisent en rien. Si bien qu'au bout du compte il n'y a plus ni innocents, ni coupables, mais seulement des êtres dérisoires et prolixes, ballottés dans un monde absurde où rien n'a vraiment d'importance : la vie poursuit inexorablement son cours.