Leni Riefensthal, le pouvoir des images

Leni Riefenstahl

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Documentaire de Ray Müller, avec Leni Riefenstahl.

  • Pays : Allemagne et Belgique
  • Date de sortie : 1993
  • Son : Couleurs et NB
  • Durée : 3 h 02

Résumé

Ce portrait retrace la vie de la grande réalisatrice allemande qui eut la malchance de naître en Allemagne et le tort d'y rester après 1933. Fascinée par les corps, l'énergie physique, la chorégraphie des foules, elle épanouit son immense talent sous la protection du Führer. Fut-elle nazie ? Elle se défend, pas toujours très adroitement, d'avoir adhéré aux thèses racistes et guerrières du national-socialisme. Il ressort quand même clairement de ce portrait sans complaisance qu'elle n'avait pas beaucoup de réticences vis-à-vis d'un régime qui lui donnait les moyens de réaliser les films qu'elle voulait faire. Ambitieuse et d'une énergie vitale hors du commun (on la voit faire de la photographie sous-marine à 93 ans !), elle aurait probablement tout aussi bien pu se mettre au service du bolchevisme… voire même de la démocratie si le pouvoir établi avait été celui-là. À l'évidence, la politique n'était pas son fort et, dans son orgueil d'artiste, elle a peut-être pensé que l'histoire serait aussi indifférente à ses mécènes qu'elle l'est à ceux de Michel-Ange… ou d'Eisenstein. Le destin en jugea différemment et son œuvre cinématographique s'arrêta avec la chute du Troisième Reich. Chassée du cinéma, elle s'adonna à la photographie et immortalisa les corps noirs des Noubas après avoir si longtemps, et si puissamment, exalté à l'écran les brutes blondes de Nuremberg.