Kean ou Désordre et Génie

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame d'Aleksandr Volkov, avec Ivan Mosjoukine (Edmond Kean), Nathalie Lissenko (comtesse de Koefeld), Mary Odette (Anna Damby), Otto Detlefsen (le prince de Galles), Nicolas Koline (Salomon), Albert Bras, Pauline Pô.

  • Scénario : Kenelm Foss, Ivan Mosjoukine, d'après la pièce d'Alexandre Dumas
  • Photographie : Joseph-Louis Mundwiller, Fedote Bourgassoff
  • Décor : Ivan Lochakoff, Goch
  • Pays : France
  • Date de sortie : 1924
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 2 600 m (environ 1 h 36)

Résumé

Kean, un acteur excentrique et génial, est aimé de la comtesse de Koefeld et d'une riche héritière de la gentry, Anna Damby. Mis au ban de l'aristocratie pour sa conduite dissolue, il est recueilli par la comtesse, qui le soignera tendrement jusqu'à son dernier souffle.

Commentaire

Plus que celle du réalisateur, un Russe émigré au talent intermittent, le film porte la marque de l'acteur (Russe émigré lui aussi) Ivan Mosjoukine, prédestiné à jouer – à la rime près – le héros de Dumas, dont Frédérick Lemaître avait fait en son temps un archétype. Il lui apporte son quotient particulier de fougue et de démesure slaves, efficaces notamment dans la séquence de la gigue folle à la taverne du « Trou au charbon », et dans le final, qui hausse presque ce mélodrame flamboyant à la dimension de la tragédie. Coïncidence ? Mosjoukine, après quelques rôles de moindre importance (Michel Strogoff, Casanova), mourra, comme Kean, dans une semi-misère.