régression

(latin regressio, de regredi, rétrograder)

Recul de la mer, qui peut se produire par abaissement du niveau marin, construction et progradation littorale, mouvement tectonique local ou régional.

GÉOGRAPHIE

En géologie stratigraphique, on appelle « régression » un retrait de la mer en deçà des limites qu'elle occupait antérieurement, avec émersion de portions plus ou moins vastes des zones hautes des fonds marins.

Ce mouvement résulte soit d'une baisse du niveau de la mer (eustatisme), soit d'un soulèvement d'ensemble du continent (épirogenèse), soit d'un apport important de sédiments ; les trois causes pouvant se combiner.

La diminution de l'épaisseur de la tranche d'eau modifie les profondeurs auxquelles se déposent les divers sédiments marins et, par suite, le faciès des dépôts successifs est modifié sur une même verticale.

La région qui a été le siège d'une régression sera donc caractérisée par la succession verticale de faciès significatifs, que l'on appelle « séquence régressive » ; par exemple, le cas typique d'une séquence régressive est la superposition de faciès continentaux au-dessus de sables de plage, ceux-ci surmontant des carbonates de plate-forme, qui eux-mêmes reposent sur des couches marines argileuses d'eau profonde.

En outre, en représentation à plat ou sur des coupes lithostratigraphiques sériées, la régression se traduit par le diachronisme des zones de dépôts littoraux, les mêmes sables de plage évoqués précédemment contiennent des fossiles d'âge de plus en plus récent au fur et à mesure que les lignes de rivage s'avancent dans le sens de la régression marine.

On appelle donc « série régressive » les couches de sédiments successifs produites pendant la régression de la mer.

Le phénomène de régression marine s'accompagne d'une modification, sur le continent, du profil d'équilibre des cours d'eau, qui sont amenés à surcreuser leur lit, d'où une reprise de l'érosion. Il se dépose alors en mer davantage de sédiments terrigènes.