les Propylées
Porche monumental de l'Acropole d'Athènes.
Les Propylées forment une entrée monumentale composée d'un corps central et de deux ailes en retour. Ils furent construits sous Périclès par l'architecte Mnésiclès, sur l'emplacement du Propylée de Pisistrate (vie s. avant J.-C.) qui lui-même occupait le site de l'ancienne porte principale de la citadelle mycénienne. Élevés en marbre pentélique à partir du soubassement, le marbre bleu d'Éleusis fut cependant employé pour rehausser certains traits architecturaux. Cet ensemble monumental qui suscita l'admiration des Anciens, fut durement éprouvé, au xviie s., par l'explosion de la poudrière que les Turcs avaient installée dans le vestibule central.
Histoire
Les Grecs appelaient propylée (propylon), au singulier, le vestibule simple situé en avant de l'entrée d'un sanctuaire, d'un palais, d'une agora (par exemple, à Tirynthe), et au pluriel, propylaia, ou propylées, les entrées monumentales plus complexes (par exemple, à Épidaure, Corinthe, Sounion, Éleusis, etc.). Destinés à remplacer le propylée simple de Pisistrate, les Propylées de l'Acropole ne purent être commencés qu'en 437, après l'achèvement du Parthénon dont le chantier occupait les meilleurs ouvriers et dont les gros matériaux exigeaient le libre passage par la rampe ouest. Les travaux durèrent cinq ans et furent interrompus peu avant la guerre du Péloponnèse, en 432, avant que la dernière main eût été donnée aux parements et à la décoration.
Devenu au xiie s. le palais épiscopal des Byzantins, l'édifice demeura presque intact jusqu'au xiiie s. Les ducs d'Athènes installèrent leurs bureaux dans l'aile Nord surélevée. Au xive s., le Florentin Nerio Acciaioli établit son palais dans les autres parties du monument et fit surmonter l'aile Sud d'une haute tour carrée (la pseudo-tour « franque »). Les Turcs, après avoir pris possession d'Athènes, couvrirent le vestibule central d'une coupole et en firent un dépôt d'armes et de poudre. En 1645 ou 1656 (certains auteurs avancent la date de 1640), la poudre fit sauter le bâtiment. La tour dite franque (en réalité florentine) fut démolie en 1875.