athéisme

Doctrine qui nie l'existence de Dieu.

L'athéisme, affirmation de l'inexistence de Dieu (« Le monde n'a été créé par aucun dieu », dit Héraclite), ne se confond pas avec l'agnosticisme, refus délibéré de penser que Dieu existe ou n'existe pas ; il n'a aucun rapport avec le déisme, croyance vague en l'existence d'une divinité, diffuse ou polymorphe, et n'est assimilé qu'abusivement avec le panthéisme, croyance selon laquelle Dieu et monde ne font qu'un, ce qui implique que Dieu est partout et nulle part à la fois.

L'athée constitue pour les croyants à la fois un objet de scandale et la preuve tangible qu'il est nécessaire de construire une théologie admettant la liberté pour l'homme de considérer la foi en Dieu comme une aliénation « possible » : l'athéisme a donc été et reste pour les théologiens la source d'un approfondissement fécond de l'idée de Dieu. Lorsque le pouvoir temporel, l'État, a été lié à la religion, comme en France sous l'Ancien Régime, l'athéisme a été à la fois une idéologie impossible à manifester publiquement et une prise de position, parmi d'autres, liée au combat politique de la bourgeoisie contre le clergé et la monarchie de droit divin, qui devait aboutir à la Révolution de 1789. Aux xixe et xxe s., l'athéisme a été considéré par les matérialistes comme une des conditions de la libération de l'homme et a constitué un courant de pensée actif et militant. Dans une tout autre perspective, au xixe s., Nietzsche a proclamé l'exigence de « la mort de Dieu ». Pour lui, il faut « assassiner » Dieu pour autant qu'il est le garant des arrière-mondes (ce qui est caché dans le monde) et la raison d'être de l'ascétisme, autre forme de négation du monde et de la vie.