virus du Nil occidental ou virus West Nile

Identifié pour la première fois en 1937 en Ouganda, le virus du Nil occidental (VNO) est un virus de la famille des Flaviviridae (genre Flavivirus), famille d'agents pathogènes responsables de nombreuses formes différentes d'infections du système nerveux central humain, souvent gravissimes, telles l'encéphalite ou la méningite.

Depuis sa découverte, l'aire de dispersion de ce virus s'est élargie considérablement, et son territoire pathogène s'étend aujourd'hui à toute l'Afrique tropicale, à l'Inde, à l'Asie centrale, à l'Amérique du Nord, à l'Europe du Centre et du Sud, et à l'Afrique du Nord ; des éclosions sporadiques du VNO sont notamment survenues dans plusieurs pays d'Asie, d'Europe et d'Amérique du Nord : Afrique du Sud (1974), Roumanie (1996-1997), Égypte, Russie et États-Unis (1999), Israël, France (2000), etc. Le VNO est aujourd'hui considéré comme le plus répandu des flavivirus après le virus de la dengue.

L'encéphalite ou fièvre hémorragique du VNO

Le cycle de transmission du VNO met en cause certaines espèces de moustiques (essentiellement Culex pipiens) et d'oiseaux, essentiellement des oiseaux aquatiques, sauvages ou domestiques, qui constituent le réservoir de cet agent pathogène, et des oiseaux migrateurs (plus de 70 espèces de ces derniers ont été identifiées récemment comme porteuses du virus) ; le VNO est transmis aux humains par la piqûre d'un moustique infecté après s'être nourri du sang d'un oiseau porteur du virus. Une fois injecté dans la circulation sanguine par la piqûre de moustique, le VNO s'y multiplie et, s'il parvient à traverser la barrière hémato-encéphalique pour atteindre le cerveau, il provoque une inflammation du tissu cérébral qui entrave le fonctionnement normal du système nerveux central. Rien n'indique aujourd'hui que le virus puisse être transmis directement d'une personne à une autre.

Chez l'homme, l'infection se caractérise tout d'abord par un ensemble de symptômes qui peuvent survenir entre trois à quinze jours suivant la piqûre d'un moustique infecté. Un grand nombre de personnes infectées ne présentent aucun symptôme, ou éprouvent tout au plus des symptômes bénins apparentés à la grippe (fièvre, maux de tête et courbatures) ; certaines personnes peuvent également présenter une éruption cutanée mineure ou un gonflement des ganglions lymphatiques (en particulier au niveau du cou).

Dans environ 10 % des cas cependant, l'évolution peut se faire vers des complications sévères (encéphalites, méningites, myocardites, etc.). Comme pour de nombreuses maladies infectieuses, l'évolution peut être particulièrement dangereuse chez les enfants et les personnes âgées ou immunodéprimées. Les symptômes à surveiller sont l'apparition brutale d'une fièvre importante, accompagnée de symptômes neurologiques et d'une faiblesse musculaire persistante, avec notamment maux de tête sévères, raideur de la nuque, douleurs abdominale, vomissements, état de somnolence ou de confusion, et perte de conscience. Les convulsions sont fréquentes chez les enfants. On ne dispose à l'heure actuelle d'aucun traitement médicamenteux efficace. La meilleure prévention passe par des mesures de démoustication, notamment à proximité des habitations.