Irlande : géographie physique
L'Irlande, au climat doux et humide, est formée à la périphérie de hautes collines et de moyennes montagnes, et, au centre, d'une vaste plaine tourbeuse, parsemée de lacs, difficilement drainée par le Shannon.
1. Un relief constitué de roches anciennes
L'Irlande est presque entièrement constituée de roches anciennes. Deux plissements primaires ont mis en place les principaux volumes du relief : à l'ouest, au nord et à l'est, un plissement calédonien dont les directions N.-E./S.-O. prolongent celles de l'Écosse (massif des Ox, des Sperrin, ballons de granite des monts de Wicklow, pitons de quartzite des Twelve Bens, dans les monts de Connemara) ; au sud, un plissement hercynien de direction ouest-est donne des crêtes de roches dures de collines appalachiennes (Carrantuohill, 1 041 m, point culminant du pays, dans le Kerry) et de longues dépressions en roches tendres.
Le centre du pays, peu affecté par les plissements, forme une plaine basse, parfois karstique, comme dans les calcaires carbonifères du Burren, cloisonnée par des alignements de plateaux formés par les grès du carbonifère supérieur (plateaux de Killarney) et par des collines plus marquées dues au vieux grès rouge dévonien (monts Galtee, Slieve Bloom).
La glaciation quaternaire a intensément sculpté le relief. Dans les régions montagneuses, les glaciers ont surtout exercé une action de creusement (cirques, vallées en auge). Dans les plaines, ils sont étalé les débris arrachés aux montagnes et ces accumulations morainiques ont édifié, par endroits, tantôt de véritables collines, ovales et dissymétriques (drumlins), tantôt des alignements de remblais sinueux (eskers).
L'empreinte glaciaire a eu des conséquences multiples. Les sols actuels se sont développés à partir du manteau des moraines, acquérant des caractères différents de ceux qui étaient issus de la roche en place. Le contraste est saisissant entre les prairies humides de la plaine centrale et le causse aride du Burren (comté de Clare), où les calcaires carbonifères sont dépourvus de couverture morainique. Le travail des glaciers, par formation de bourrelets de moraine et par le creusement de cuvettes d'érosion, est également responsable des innombrables dépressions fermées occupées par des lacs (loughs Corrib, Derg).
2. Un climat frais et humide
En bordure de l'Atlantique, dans le lit des grands vents d'ouest, l'Irlande a un climat hyperocéanique, particulièrement frais et humide : des précipitations abondantes (plus de 1 000 mm par an dans la moitié ouest du pays) et bien réparties (plus de 200 jours par an) ; des hivers très doux (7 °C en janvier sur la côte sud), des étés sans chaleur (15 °C en juillet), une forte nébulosité, des vents violents sur les sommets et les côtes exposées. Les rivières, bien alimentées par des pluies surabondantes et des sols gorgés d'eau, ont un écoulement lent, gêné par la faible pente de la plaine et les nombreux obstacles morainiques. Le Shannon lui-même n'est qu'une succession de lacs aux bords indécis. Le lough Corrib est un des grands lacs du nord-est du pays.
3. Un pays de tourbières
La stagnation des eaux, la faible variation saisonnière des températures, la violence des vents dans l'Ouest, donnent des conditions peu favorables à la croissance des arbres et favorisent la lande et la tourbière. Les paysages brunâtres et désolés de la tourbière couvrent 20 % de la superficie de l'île et on exploite la tourbière pour les centrales thermiques.
Des plantes basses et spongieuses comme la sphaigne, la linaigrette, le molinia trouvent des conditions idéales pour leur vie végétative ; elles se décomposent en donnant une tourbe acide dont l'épaisseur va selon les cas de quelques décimètres à plus de 10 m.
L'Irlande est le pays le moins boisé d'Europe (2 % seulement en superficie). Toutefois, la forêt pousse avec vigueur dans les endroits abrités et le pays entreprend de vastes reboisements, notamment dans les monts de Wicklow.
Pour en savoir plus, voir les articles population de l'Irlande et activités économiques de l'Irlande.