FNSEA

sigle de Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles

Organisation syndicale française à structure fédérale regroupant des fédérations départementales d'exploitants (FDSEA), des associations spécialisées par produit (blé, betteraves, lait, bovins, fruits), des sections de fermiers et de bailleurs de l'agriculture.

La FNSEA, issue de la Confédération générale de l'agriculture (CGA) née en 1945, a été constituée en 1946. Elle a pour but l'étude et la défense des intérêts des agriculteurs, quels que soient l'étendue de leur exploitation, le mode de faire-valoir ou le type de leur production. La FNSEA déclare se situer « entre le libéralisme anarchique et la dictature économique de l'État ».

À sa constitution, l'influence des grands exploitants des régions du Nord et du Bassin parisien, productrices de céréales, est prépondérante. Son premier président, Eugène Forget (1946-1949), également MRP, et son premier secrétaire général, René Blondelle, sont issus de la Corporation paysanne (1941-1944). La FNSEA réclame des prix agricoles rémunérateurs et se montre opposée à la généralisation de la Sécurité sociale, préférant à ce système l'assurance individuelle. Malgré des prises de position favorables à l'exploitation familiale, une partie de ses adhérents lui reproche de négliger les intérêts des petits paysans et, au début des années 1950, son orientation est battue en brèche par plusieurs fédérations départementales, inquiètes de l'accélération du processus de concentration agraire. Ce conflit se traduit par le retrait, en septembre 1953, de plusieurs fédérations départementales du Centre et de l'Ouest. Diverses actions sont organisées par certaines fédérations départementales (FDSEA) pour protester contre la détérioration des prix agricoles, notamment entre 1953 et 1962 dans le Midi viticole et dans l'Ouest. En 1957, le Cercle national des jeunes agriculteurs (CNJA, qui deviendra en 1961 le Centre national des jeunes agriculteurs), se rattache organiquement à la FNSEA, tout en demeurant juridiquement autonome. L'influence du CNJA, favorable à des réformes de structure foncière, à la sécurité sociale agricole et à la coopération agricole, se fait de plus en plus sentir au sein de la FNSEA jusqu'à devenir prépondérante vers 1965. Elle se concrétise par l'accession du secrétaire général du CNJA, Michel Debatisse, au poste de secrétaire général adjoint de la FNSEA en 1964, puis à celle de président en 1971. Entretenant des rapports étroits avec les premiers gouvernements de la Ve République, les dirigeants de la fédération se montrent sensibles aux options gouvernementales en faveur d'une « agriculture compétitive » et d'un soutien aux exploitations déclarées viables selon des critères de rentabilité et de compétitivité dans le cadre d'une politique agricole européenne. Les axes principaux de la FNSEA sont fondés sur la volonté de modernisation de l'agriculture sur la base de l'exploitation familiale, la maîtrise des filières par l'organisation interprofessionnelle, la gestion commune entre la profession agricole et les pouvoirs publics concernant l'organisation foncière, le développement, les exportations, etc.

M. Debatisse est remplacé par François Guillaume, à qui succède Raymond Lacombe en 1986. Avec l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement à majorité socialiste en mai 1981, les rapports de la FNSEA.avec les pouvoirs publics se détériorent (manifestations dans diverses régions de France, notamment à Paris en mars 1982). À R. Lacombe succède Luc Guyau (1992). Dans les années 1990, la FNSEA doit prendre en charge le désarroi des agriculteurs et des éleveurs face à la politique européenne (réforme de la PAC), aux pressions exercées dans le cadre des négociations sur le GATT, et en 2001, à l'épizootie d'ESB et de fièvre aphteuse. Elle est présidée de 2001 à 2010 par Jean-Marie Lemétayer, à qui succède, en janvier 2011, Xavier Beulin. Ce dernier entend inscrire l'agriculture dans une croissance durable alliant efficacité économique, sociale et environnementale.