Nordeste

Région du Brésil, sur l'Atlantique, formée de neuf États : Alagoas, Bahia, Ceará, Maranhão, Paraíba, Pernambouc, Piauí, Rio Grande do Norte et Sergipe (on y ajoute statistiquement le minuscule territoire insulaire de Fernandode Noronha).

  • Superficie : 1 550 000 km2
  • Population : 51 764 410 hab. (recensement de 2010)

Le Nordeste couvre 18 % de la superficie du Brésil, dont il regroupe une part supérieure de la population (près de 30 %), part qui décroît cependant. Longtemps, en effet, région la plus peuplée du Brésil, grâce à l'ancienneté de l'immigration européenne, ayant une économie de plantation (canne à sucre, cacao) relativement prospère, le Nordeste fait aujourd'hui figure de pays déshérité, sous-développé, notamment par opposition aux États du Sud-Est (Minas Gerais, Rio de Janeiro et São Paulo). Les conditions naturelles ne sont favorables aux cultures que sur la frange côtière, la zona da mata, initialement forestière, donc mise en valeur à l'époque coloniale et où la canne à sucre (dont on tire aussi un alcool devant partiellement se substituer à l'essence) tend à devenir une monoculture. Mais la majeure partie du Nordeste est constituée par le sertão, formé surtout d'un vaste plateau incliné vers l'intérieur, où les précipitations décroissent et, de plus, varient considérablement d'une année à l'autre. C'est, en priorité, le domaine de la caatinga, formation végétale composée d'épineux et de cactacées. Le sertão demeure le siège d'un élevage bovin très extensif, dans le cadre de grands domaines, juxtaposant toujours riches propriétaires (parfois absentéistes et peu soucieux d'intensification de la production) et prolétariat agricole. La même dualité socioprofessionnelle se retrouve sur le littoral, opposant salariés et patrons des plantations ou des sucreries. L'excédent démographique, les catastrophes climatiques périodiques (sécheresse accentuée ou inondation) ont contribué à alimenter l'exode rural, dirigé en particulier vers les villes du littoral. Trois d'entre elles (Recife, Salvador, Fortaleza) sont (largement) millionnaires. Le Nordeste ne compte guère que le dixième de la main-d'œuvre industrielle du Brésil (20 % en 1920), et, de plus, 4 branches « agro-alimentaires » (sucre, cacao, tabac, textile) occupent la moitié des salariés de l'industrie dans la région, concentrés surtout dans les agglomérations de Recife et Salvador. La Superintendance pour le développement du Nord-Est (Sudene), créée en 1961, a pratiquement échoué dans le domaine agricole, peu apporté dans le domaine industriel (comparativement aux besoins), davantage réussi dans la réalisation d'infrastructures (routes, énergie [barrages et centrales sur le Paraíba et surtout sur le São Francisco]), sans toutefois sortir le Nordeste de son sous-développement. Depuis 1960, l'écart s'est même creusé entre la région et le reste du pays. Cette situation s'est encore aggravée depuis la fin des années 1970, toute une population se trouvant menacée par la sous-alimentation, due à une sécheresse persistante.

Voir plus