Hermann Oberth

Ingénieur et physicien allemand (Hermannstadt, aujourd'hui Sibiu, Roumanie, 1894-Nuremberg 1989).

Il entreprend d’abord, à Munich, des études de médecine, bientôt interrompues par la Première Guerre mondiale, puis se tourne vers la physique, qu’il étudie à partir de 1919 à Cluj (Roumanie), Munich et Göttingen. Dès l’adolescence, la lecture de deux romans de Jules Verne, De la Terre à la Lune et Autour de la Lune, l’a fasciné et amené à réfléchir sur la possibilité des voyages dans l’espace. En 1923, il publie un ouvrage intitulé la Fusée dans les espaces interplanétaires. Il s’agit, en fait, de son projet de thèse, qui a été refusé l’année précédente à l’université de Heidelberg car jugé trop invraisemblable. Oberth s’appuie pourtant sur des données scientifiques rigoureuses pour démontrer qu’une fusée peut fonctionner dans le vide spatial. Il affirme aussi que la satellisation d’un objet autour de la Terre est possible pourvu que la vitesse de la fusée soit suffisante, décrit la structure d’une fusée et examine toutes les phases d’un voyage dans l’espace, y compris les effets de l’accélération sur l’organisme. De 1924 à 1938, il enseigne la physique et les mathématiques au lycée allemand de Medias, près de sa ville natale. Mais les questions fondamentales sur les fusées et les voyages spatiaux ne cessent de le préoccuper et il correspond avec les autres précurseurs de l’astronautique : Tsiolkovski, Goddard, Esnault-Pelterie

En 1927, il adhère à une nouvelle organisation, la Société pour la navigation dans l’espace, dont l’objectif est la construction de petites fusées propulsées par des moteurs à liquides. Il en devient président en 1929. La même année, paraît son œuvre majeure, la Route des voyages spatiaux. À la demande du cinéaste Fritz Lang, il accepte d’être, en 1928-1929, son conseiller scientifique pour un film d’anticipation décrivant l’envoi d’une femme dans la Lune : la Femme sur la Lune (Frau im Mond).

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, il travaille à l’École technique supérieure de Vienne. En 1941, il rejoint celle de Dresde avant d’être envoyé au centre de Peenemünde puis, de 1943 à 1945, aux usines d’explosifs de Westphalie-Anhalt. Une fois la guerre terminée, il reste en Allemagne mais, très sollicité comme conseiller, séjourne deux ans en Suisse (1948-1950), puis trois en Italie (1950-1953), avant de rejoindre, en 1955, Wernher von Braun aux États-Unis, où il rédigera deux rapports confidentiels, l’un sur le développement des fusées dans les dix années à venir, l’autre sur la possibilité d’un voyage humain aller et retour sur la Lune. En 1960, il regagne l’Allemagne et se retire à Feucht, près de Nuremberg.