John Ronald Reuel Tolkien, The Mewlips

John Ronald Reuel Tolkien, The Mewlips

« Noirceur et moiteur d'encre »

«  The shadows where the Mewlips dwell
Are dark and wet as ink,
And slow and softly rings their bell,
As in the slime you sink.

You sink into the slime, who dare
To knock upon their door,
While down the grinning gargoyles stare
And noisome waters pour.

Beside the rotting river-strand
The drooping willows weep,
And gloomily the gorcrows stand
Croaking in their sleep.

Over the Merlock Mountains a long weary way,
In a mouldy valley where the trees are grey,
By a dark pool's borders without wind or tide,
Moonless and sunless, the Mewlips hide.

The cellars where the Mewlips sit
Are deep and dank and cold
With single siskly candle lit;
And there they count their gold.

Their walls are wet, their ceilings drip;
Their feet upon the floor
Go softly with a squish-flap-flip,
As they sidle to the door.

They peep out slyly; though a crack
Their feeling fingers creep,
And when they've finished, in a sack
Your bones they take to keep

Beyond the Merlock Mountains, a long and lonely road,
Through the spider-shadows and the marsh of Tode
And through the wood of hanging trees and the gallows-weeds
You go to find the Mewlips - and the Mewlips feed.  »

Traduction :
«  La pénombre où demeurent les Mewlips
N'est que noirceur et moiteur d'encre,
Doucement et lentement sonne leur cloche
Quand vous vous enfoncez dans la vase.

Enfoncez-vous dans la vase
Vous qui osez frapper à leur porte,
Tandis que d'en haut d'hilares gargouilles vous observent,
Déversant leurs eaux répugnantes.

Au bord de la berge décomposée
Pleurent les saules voûtés,
Et là, les sombres corneilles
Croassent dans leur sommeil.

Par delà les Monts Merlock, après un long chemin ennuyeux
Dans une vallée inhospitalière où les arbres sont gris
Au bord d'un marécage noir sans vent ni marée,
Sans lune et sans soleil, se cachent les Mewlips.

Les caves où s'assemblent les Mewlips
Sont profondes et humides et froides
Éclairées par une unique et chétive bougie,
C'est là que les Mewlips comptent leur or.

Leurs murs sont humides, leurs plafonds suintent
Leurs pas sur le sol
Sont ponctués de "plouf flic floc"
Quand ils se glissent vers la porte.

Ils jettent un coup d'œil sournois;
Par une fissure, se glissent leurs doigts palpeurs,
Quand ils ont fini, dans un grand sac
Ils emballent vos os pour les conserver.

Par delà les Monts Merlock, après une interminable route monotone
Entre les ombres arachnéennes et les marais de Tode,
Par le bois des arbres suspendus et l'herbe folle des gibets,
Vous partez chercher les Mewlips et vous finirez à leur banquet... »

Institut des Archives Sonores