The Miracle Woman

The Miracle Woman

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame de Frank Capra, avec Barbara Stanwyck (Florence Fallon), David Manners (John Carson), Sam Hardy (Hornsby), Beryl Mercer.

  • Scénario : Jo Swerling, d'après la pièce de John Meehan et Robert Riskin Bless You, Sister
  • Photographie : Joseph Walker
  • Montage : Maurice Wright
  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1931
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 27

Résumé

Après la mort de son père, pasteur, Florence Fallon devient une prédicatrice célèbre, avec l'aide du promoteur véreux Hornsby. L'amour d'un jeune aveugle, qu'elle a conquis par ses sermons hypocrites, la « sauvera ».

Commentaire

Quintessence du mélodrame social à la Capra, The Miracle Woman fut son « premier film à perdre de l'argent ». Étonnant pamphlet contre la manipulation des foules et les marchands de religion, le film a gardé toute sa force et son actualité. Capra regretta longtemps le compromis de la « happy end » qui voyait, dans un bref épilogue, la rédemption subite de l'héroïne. Les séquences d'hystérie collective sont filmées avec une virtuosité préfigurant celles de l'Homme de la rue, qui transposera les mêmes préoccupations dans la sphère politique. Contrebalançant ces moments spectaculaires, les scènes intimistes arborent une émouvante sobriété : dans un passage célèbre, l'aveugle David Manners tente de faire croire à Barbara Stanwyck qu'elle a fait un miracle et qu'il a retrouvé la vue. « C'est vous qui m'avez ouvert les yeux », finit-elle par lui avouer annonçant une réplique presque identique de la Grande Muraille (Stanwyck, missionnaire, face au général Yen : « Vous m'avez appris une terrible leçon ! »). Dans cette situation qui aurait pu frôler le ridicule, les deux interprètes sont bouleversants.