Libye : population et activités économiques

Lac d'oasis au Sahara
Lac d'oasis au Sahara

STATISTIQUES : DÉMOGRAPHIE

  • Population : 6 735 277 hab. (2021)
  • Densité : 3 hab./km2
  • Part de la population urbaine (2022) : 81 %
  • Structure de la population par âge (2022) :
    ● moins de 15 ans : 28 %
    ● 15-65 ans : 67 %
    ● plus de 65 ans : 5 %
  • Taux de natalité (2022) : 17 ‰
  • Taux de mortalité (2022) : 6 ‰
  • Taux de mortalité infantile (2022) : 9 ‰
  • Espérance de vie (2022) :
    ● hommes : 70 ans
    ● femmes : 75 ans

Avec l'un des taux d'urbanisation les plus élevés d'Afrique, la population, musulmane, se concentre ponctuellement sur le littoral, notamment à Tripoli, la capitale, et à Benghazi, deux agglomérations qui dépassent le million d'habitants.

STATISTIQUES : ÉCONOMIE

  • GÉNÉRALITÉS
  • PNB (2021) : 43 milliards de dollars
  • PNB/hab. (2021) : 8 700 dollars
  • PNB/hab. PPA (2021) : 24 330 dollars internationaux
  • IDH (2021) : 0,718
  • Taux de croissance annuelle du PIB (2021) : 31,4 %
  • Taux annuel d'inflation (2014) : -17,3 %
  • Structure de la population active (2020) :
    ● agriculture : 18,8 %
    ● mines et industries : 21,7 %
    ● services : 59,5 %
  • Structure du PIB (2019) :
    ● agriculture : 4,1 %
    ● mines et industries : 48,3 %
    ● services : 47,6 %
  • Taux de chômage (2021) : 19,6 %
  • Tourisme
  • Recettes touristiques (2011) : 170 millions de dollars
  • Commerce extérieur
  • Exportations de biens (2020) : 9 312 millions de dollars
  • Importations de biens (2020) : 9 148 millions de dollars
  • Défense
  • Forces armées (2013) : 7 000 individus
  • Dépenses militaires (2014) : 8 % du PIB
  • Niveau de vie
  • Incidence de la tuberculose pour 100 000 personnes (2021) : 59
  • Part en % des richesses détenues par les 10 % les plus élevés (2021) : 58,9 %
  • Part en % des richesses détenues par les 50 % les moins élevés (2021) : 3,8 %
  • Dépenses publiques d'éducation : n.d.

Le pétrole (1res réserves en Afrique) et, dans une moindre mesure, le gaz naturel représentaient, jusqu'en 2010, entre 55 et 65 % du PIB de la Libye, près de 90 % des recettes de l'État et la quasi-totalité des exportations. Depuis la chute de M. Kadhafi en 2011, la guerre civile a entraîné des interruptions et des rebonds (2012,2013,2018,2019) dans la production de brut.Après une reprise en 2021, une nouvelle récession est attendue en 2022.

1. La population et les villes

La population comprend des Berbères, en Tripolitaine et au Fezzan (Touareg), des Arabes, des Toubous, et, au S., des Tedas. Urbanisée à près de 90 %, elle se concentre en quelques points du littoral, notamment à Tripoli, la capitale et principale ville du pays et ancien chef-lieu de la Tripolitaine, à l'ouest de Tripoli, à Zawiya, dans la Djeffara, à l'est de Tripoli, à Homs et à Misourata, partie nord-ouest de la Libye, à Syrte, et à Benghazi, capitale de la Cyrénaïque, partie orientale du pays, et, plus à l'est, à El-Beida et à Tobrouk.

2. Les ressources naturelles

Les structures poreuses et perméables des dépôts sédimentaires regorgent d'hydrocarbures, dont l'exploitation est assez aisée. Les réserves pétrolières sont évaluées à 3 milliards de tonnes, soit environ 2 % du total mondial et les plus fortes du continent africain. Les ressources en gaz naturel ne dépassent pas 1 % des réserves mondiales. Les nappes aquifères fossiles, dans le sud du pays, sont également très développées.

3. L'agriculture

On conçoit la médiocrité des cultures hors des oasis et de quelques îlots littoraux plus humides (palmiers-dattiers, agrumes). L'élevage nomade est naturellement plus développé (près de 2 millions d'ovins, plus de 200 000 chameaux). L'alfa et le jonc, plantes spontanées, sont utilisées par un artisanat local. Quelques industries de consommation (brasseries, huileries, etc.) sont implantées, notamment dans les deux principales grandes villes, Tripoli, et Benghazi.

4. Le pétrole

La Libye, qui exporte en moyenne plus de 50 millions de tonnes par an, se place au 16e rang des pays producteurs de pétrole, derrière l'Algérie (ses réserves de pétrole sont estimées à plus de 4 milliards de tonnes).

Le pétrole a commencé à être exploité en 1961. Plusieurs facteurs expliquent la rapide progression de la production, qui a fait de la Libye, avec 161 millions de tonnes par an, le quatrième producteur mondial en 1970. Les atouts libyens dans ce domaine sont nombreux: qualité, abondance et accessibilité des sites (profondeur minime, faible distance des côtes), gisements situés à l'ouest du canal de Suez et à seulement 500 km des raffineries siciliennes. Une législation très avantageuse pour les capitaux étrangers investis dans le pétrole, la rente confisquée par la cour royale et l'importance des bouleversements socio économiques engendrés par la manne pétrolière sont à la base du putsch de 1969. L'État prend alors rapidement le contrôle du secteur pétrolier en nationalisant la distribution (1970) et la production (1973). Les livraisons vont se stabiliser autour de 50 millions de tonnes à partir de 1980. Avec l'augmentation du prix du baril décidée par l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), où le poids de Tripoli était grand, la Libye a conforté sa place.

L'or noir a bouleversé les paysages et la société. De la trentaine de champs pétrolifères situés au sud du golfe de Syrte s'échappe un réseau d'oléoducs et de gazoducs rejoignant cinq terminaux équipés pour recevoir des supertankers, notamment à Ras Lanouf et à Marsa el-Brega. Les télécommunications et les réseaux terrestres et aériens – on compte jusqu'à 45 aérodromes accessibles à des jets d'affaires dans une seule province pétrolière – ont permis d'assurer la desserte des zones de production. Les travailleurs ont afflué vers ce « Sahara pétrolier », mais aussi et surtout vers les zones d'emplois diversifiés de Tripoli et de Benghazi. Dans le secteur de l'industrie et du bâtiment, les étrangers sont plus nombreux que les Libyens. Ils constituent par ailleurs plus du tiers des fonctionnaires (éducation, santé) et des employés de bureau. L'afflux de ces travailleurs, d'abord rendu nécessaire par les grands travaux de développement, a entraîné le triplement de la population active entre 1970 et 1990. À la différence de beaucoup d'autres pays arabes producteurs de pétrole, qui ont privilégié le recyclage des pétrodollars dans la finance internationale, la Libye consacre 80 % de ses revenus pétroliers à des investissements de développement.

5. L'industrie

La richesse en hydrocarbures a fait naître une industrialisation sur l'eau. Au début des années 1980, des complexes chimiques ont été réalisés, notamment à Ras Lanouf. Une usine sidérurgique, capable de produire 800 000 tonnes d'acier par an, a vu le jour à Misourata. Des usines d'engrais et d'aluminium limitent également le recours aux importations. L'augmentation du niveau de vie a favorisé l'essor d'industries légères de biens d'équipement: secteur du bâtiment et des travaux publics, industries agroalimentaires, montage de camions, d'autobus, de réfrigérateurs et de téléviseurs. Pour l'essentiel, ces unités sont implantées à Tripoli.

6. Les activités tertiaires

Les activités relevant du secteur tertiaire fournissent plus de la moitié du produit intérieur brut. La création d'une administration, les progrès rapides de la scolarisation, de la santé, et l'effort consenti dans la création d'infrastructures de transport et de communication ont permis de multiplier les emplois. En revanche, le commerce est perturbé par le monopole d'État et la fermeture des magasins du petit commerce privé. Le commerce extérieur reste déséquilibré par la prépondérance du pétrole (96 % des exportations). Malgré de récentes restrictions, les importations de biens d'usage et de consommation représentent encore l'essentiel des achats. Les principaux partenaires économiques sont les pays européens, avec l'Allemagne et l'Italie, puis la Grande-Bretagne et la France. L'embargo contre la Libye, décrété le 15 avril 1992 par les Nations unies et prolongé à plusieurs reprises, dernièrement en juillet 1998, a durement frappé les liaisons aériennes. Les fournitures d'armement, très volumineuses au cours des années 1980, sont également touchées par les représailles internationales. Malgré certains investissements massifs, la Libye n'a pas contracté de dette à long terme ni d'emprunt important sur le marché international.

7. Le commerce

L'Italie est le premier client et le premier fournisseur du pays. Elle importe 23 % de ses besoins en pétrole et 10 % en gaz de la Libye.

Pour en savoir plus, voir l'article géographie physique de la Libye.