Comédie-Française

Comédie-Française, façade
Comédie-Française, façade

Société des comédiens-français ou du Théâtre-Français, née de la fusion, en 1680, de la troupe de l'Hôtel de Bourgogne et des comédiens de Molière, ordonnée par Louis XIV pour faire face aux comédiens-italiens.

La Comédie-Française, qu'on appelle quelquefois le Théâtre-Français, ou bien encore la « Maison de Molière », est non seulement l'un des plus vieux théâtres du monde (→ histoire du théâtre), mais aussi probablement l'un de ceux dont le rayonnement est le plus grand. En tant que théâtre national, son rôle est d'assurer la représentation régulière des principales pièces du répertoire classique. Elle joue également quelques œuvres d'auteurs dramatiques contemporains parmi les plus importants, et dispose de deux autres salles largement ouvertes à ce répertoire : le théâtre du Vieux-Colombier (VIe arrondissement) et le Studio-Théâtre (galerie du Carrousel du Louvre).

De l'hôtel Guénégaud au Palais-Royal

C'est en 1658 que la troupe de Molière fait ses débuts devant la cour, mais c'est en 1680 que Louis XIV, en réunissant la troupe de l'illustre homme de théâtre (mort en 1673) à celle de l'Hôtel de Bourgogne, parrainée par Racine, fonde officiellement la Comédie-Française.

Elle occupe alors l'hôtel Guénégaud, rue Mazarine. Avant de s'installer (en 1799) au Palais-Royal, dans l'actuelle salle Richelieu, elle a occupé successivement le jeu de paume de l'Étoile (1689-1770), la salle des Machines aux Tuileries (1770-1782) et l'hôtel de Condé, aujourd'hui l'Odéon-Théâtre de l'Europe, qui devait devenir son annexe de 1946 à 1959 sous le nom de salle Luxembourg.

La constitution

Sa constitution, sous sa forme actuelle, date du fameux décret de Moscou, signé par Napoléon en 1812. Des changements lui ont été apportés depuis, mais l'essentiel demeure.

L'administrateur général a sous son autorité quelque 280 personnes, 60 comédiens (30 sociétaires, 30 pensionnaires) et 220 membres du personnel technique (chefs de service, employés, artisans, ouvriers du plateau). Il préside le comité d'administration, composé de six sociétaires plus deux suppléants, et le comité de lecture, qui comprend les six titulaires du comité d'administration et quatre personnalités nommées par le ministre d'État chargé des Affaires culturelles (→ ministère de la Culture).

Des comédiens sociétaires

C'est l'administrateur général qui procède aux engagements. Un acteur qui entre dans la « Maison de Molière » (le plus souvent un lauréat du Conservatoire) signe un contrat de pensionnaire pour un an, renouvelable. Il peut, dans la suite, devenir sociétaire. Il faut pour cela, d'abord, qu'il soit proposé par le comité d'administration, puis élu par l'assemblée générale des sociétaires, enfin que son élection soit ratifiée par le ministre des Affaires culturelles. Il est alors lié pour vingt ans, à dater de son entrée, à la Comédie-Française. Il participe à la gestion de la Maison, et touche en fin d'année une part des bénéfices.

Ces bénéfices sont divisés en vingt-quatre parts et répartis entre les sociétaires, au prorata du nombre de douzièmes de part accordés à chacun par le comité. La Comédie-Française reçoit une subvention de l'État.