La langue Française
1968-1994
Naguère lingua franca du monde civilisé, la langue de Molière a perdu son statut privilégié au profit de l’anglais. Mais les conférences sur la francophonie et les débats sur l’évolution de la langue se suivent.
Journal de l'année Édition 1969
La francophonie Pour la première fois dans l'histoire se tient, en février 1969, à Niamey, une conférence des pays entièrement et partiellement de langue française. En dépit de quelques absences, dont celles de l'Algérie et de la Guinée, de la Mauritanie et de la Suisse, la présence d'une trentaine de délégations constitue un événement important.
Journal de l'année Édition 1981
Dossier : la langue française dans le monde « Il y a 100 ans, les deux tiers des personnes qui lisaient dans le monde savaient lire en français. Actuellement, cette proportion est d'environ un dixième, et elle sera dans 20 ans d'un cinquantième. » Ce ne sont pas là propos de futurologues pessimistes. Le constat a été très officiellement établi le 14 septembre 1979 par le président Giscard d'Estaing, au cours d'une interview à Paris-Match. Nul ne pouvait souligner avec plus de force le déclin, apparemment irréversible, de la langue française.
Journal de l'année Édition 1988
Naissance de la francophonie Si l'anglo-américain fait aujourd'hui figure de lingua franca quasi universelle, un autre ensemble planétaire, fondé sur une langue différente, est en train de s'affirmer : la francophonie.
Journal de l'année Édition 1993
La clé des mots « Il faut se fier aux mots ; ils en savent plus que nous sur les choses », écrivait Claude Roy. S'ils expriment la pensée de ceux qui les prononcent, les mots trahissent aussi leur personnalité, leur provenance, leur appartenance familiale, géographique ou culturelle. Ils constituent surtout l'un des plus sûrs révélateurs de l'époque... ou même, parfois, de l'année.
Journal de l'année Édition 1994
Haute culture et prêt-à-parler Chaque début d'automne, la présentation des nouveaux mots figurant dans le Petit Larousse peut être regardée comme une présentation de mode. Les deux événements présentent en effet de nombreuses similitudes. L'un et l'autre nous renvoient d'abord une image de l'époque. Ils constituent des événements à caractère élitiste : l'assistance aux défilés des grands couturiers est réservée à un petit groupe de gens fortunés ; la liste des nouveaux mots du dictionnaire ne parvient qu'à un nombre restreint de spécialistes ou de journalistes curieux. La ressemblance ne s'arrête pas là. Comme les couturiers, les linguistes effectuent un vaste travail de métissage, empruntant aux diverses cultures, aux différentes catégories sociales, puisant leur inspiration dans plusieurs disciplines. Leurs productions respectives sont le résultat d'un long travail d'imprégnation, empirique et souvent inconscient pour les premiers, systématique et organisé pour les seconds.
Journal de l'année Édition 1995
Le double langage des mots Les mots ne signifient pas seulement les choses, les lieux, les sentiments ou les idées, ils nous parlent aussi de ceux qui les utilisent et qui les choisissent selon des critères qui sont autant sémiologiques que sémantiques. Car les mots sont à la fois porteurs de sens et de signes. Pour l'observateur attentif, les vocables prononcés ou imprimés sont donc de précieux révélateurs des mentalités collectives et de la façon dont la société est structurée en classes ou en groupes. L'année écoulée a fourni plusieurs occasions de constater ce double langage des mots.