Les électeurs sud-africains élisent les 400 députés de l'Assemblée nationale, qui désigneront, le 14 juin, le président de la République. Ils donnent une confortable majorité au Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis les élections de 1994 : le parti de Nelson Mandela, qui se retire de la vie publique, obtient 266 sièges et 66,3 % des suffrages (62,6 % en 1994). Le Parti démocratique devient le premier parti d'opposition avec 38 sièges et 9,5 % des voix. Il devance l'Inkatha de Mangosuthu Buthelezi (34 sièges et 8,5 % des voix). Le Parti national, au pouvoir sous l'apartheid, n'obtient que 28 sièges et 6,9 % des voix. La désignation par le Parlement du nouveau président de la République, le 14, est une simple formalité pour le chef de l'ANC, Thabo Mbeki, qui devient le second président noir de son pays. Celui-ci s'efforce de rassurer la communauté blanche, qui craint une dérive du pouvoir noir en position d'hégémonie, et s'engage à accélérer les réformes sociales en faveur des citoyens les plus démunis.

Le décès d'un agent de service de la RATP lors d'un contrôle qu'il effectuait à la station de métro Barbès-Rochechouart entraîne un arrêt de travail spontané et un blocage quasi total du réseau de transports parisien. L'enquête montre que la mort de l'agent n'est pas due à une agression, comme on l'a d'abord cru, mais à une rupture d'anévrisme cérébral. Bien que la direction et les syndicats refusent d'admettre la thèse de l'accident de l'agent, la circulation des transports en commun redevient normale dans la journée du 4.

Après soixante et onze jours de frappes aériennes de l'OTAN contre la Yougoslavie, Slobodan Milosevic accepte sans condition le plan de paix soumis par les pays membres de l'Alliance et la Russie pour arrêter les bombardements. Le « document pour la paix » remis à M. Milosevic par le représentant russe, Viktor Tchernomyrdine, et le représentant des Occidentaux, le Finlandais Marrti Ahtisaari, prévoit l'« arrêt immédiat et véritable des violences et de la répression au Kosovo », « le retrait vérifiable de tous les soldats, policiers et miliciens paramilitaires du Kosovo dans un délai rapide » et le « déploiement au Kosovo, sous mandat de l'ONU » d'une force « internationale de sécurité, basée sur une participation fondamentale de l'OTAN ». En attendant de vérifier l'exécution par Belgrade de ses engagements, les Alliés, qui espèrent une paix imminente, décident de poursuivre les activités militaires en Yougoslavie. Les modalités du retrait des forces serbes du Kosovo doivent faire l'objet d'un accord entre les responsables serbes et occidentaux.

L'Espagnol Javier Solana, secrétaire général de l'Alliance atlantique depuis 1995, est désigné par les Quinze, réunis à Cologne, comme le premier responsable de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l'Union européenne. Par ailleurs, les chefs d'État et de gouvernement adoptent une déclaration et un rapport décrivant les modalités d'une politique commune de sécurité et de défense pour doter les pays de l'Union « d'une capacité d'action autonome soutenue par des forces militaires et crédibles [...] afin de réagir face aux crises internationales sans préjudice des actions entreprises par l'OTAN ».

Le cycliste italien Marco Pantani est mis hors course dans le Tour d'Italie, lors de l'avant-dernière étape, après un contrôle sanguin révélant un taux de globules rouges (52 %) supérieur à la norme (50 %) fixée par l'Union cycliste internationale. Marco Pantani, qui cède son maillot rose de leader à Ivan Gotti, alors qu'il avait course gagnée, est mis au repos pendant quinze jours. Il clame son innocence, précisant qu'il n'a « rien à faire du dopage », et se dit « détruit moralement ». Le 24, la commission d'enquête du Comité olympique italien innocente Marco Pantani, faute de preuves scientifiquement fiables de la présence de produit dopant dans le sang du coureur.

L'Armée islamique du salut (AIS), bras armé de l'ex-Front islamique du salut (FIS), annonce « l'arrêt définitif de [la] lutte armée ». Son chef, Madani Mezrag, se déclare prêt à participer au combat contre les groupes armés du GIA, qui sont responsables de massacres de milliers de civils algériens. Ce geste pourrait préluder à la libération d'Abassi Madani, le chef historique du FIS, placé en résidence surveillée : le président Bouteflika a chargé le gouvernement de présenter un projet de loi permettant d'accorder « la clémence » à ceux qui ont été pris « dans la tourmente du terrorisme » et de « rétablir la stabilité du pays ».

L'équipe de France, championne du monde de football en 1998, est battue par la Russie 3 buts à 2 dans un match comptant pour l'Euro 2000. C'est le premier revers des Bleus en compétition officielle depuis novembre 1993.

L'Américain Andre Agassi remporte la finale du tournoi de Roland-Garros 1999 face à l'Ukrainien Andreï Medvedev. Après Donald Budge, Fred Perry, Roy Emerson et Rod Laver, il devient le cinquième joueur a avoir gagné quatre tournois du grand chelem (avec Wimbledon en 1992, L'US Open en 1994 et l'Open d'Australie en 1995). Du côté des dames, l'Allemande Steffi Graf remporte sa sixième victoire à Roland-Garros en battant la Suissesse Martina Hingis.

Vivendi, le groupe dirigé par Jean-Marie Messier, annonce sa fusion avec Pathé, le groupe de Jérôme Seydoux. Compte tenu de son poids (31,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 1998), c'est Vivendi qui absorbe Pathé (333 millions d'euros), dont il était devenu au début de l'année actionnaire à 30 %, en tandem avec sa filiale Canal+ ; la fusion sera proposée en septembre aux assemblées générales des deux groupes. Jérôme Seydoux retrouvera une totale indépendance dans le reste de ses affaires (cinéma, presse, chaînes thématiques), à l'exception de ses participations dans la télévision à péage, CanalSatellite (20 % des actions) et, surtout, le britannique BSkyB (17 %), propriété de Rupert Murdoch, qui passent dans le giron de Vivendi. En devenant le deuxième actionnaire du bouquet de chaînes britanniques contrôlé par l'homme d'affaires australo-américain, Jean-Marie Messier compte s'engager dans la bataille de la télévision numérique en Europe.

Les 131 millions d'électeurs indonésiens élisent les députés du Parlement lors des premières élections libres dans le pays depuis 1955. En dépit d'un décompte officiel du scrutin extrêmement lent, qui ne doit pas s'achever avant le 8 juillet et fait craindre une manipulation des résultats, ils donnent la victoire aux partis de l'opposition. Crédité de près de 40 % des suffrages, le Parti démocratique indonésien (PDI-P) de Megawati Sukarnoputri, figure de proue de l'opposition au régime autocratique de Suharto et fille de Sukarno, premier président de l'Indonésie indépendante, arrive largement en tête. Elle se trouve en position favorable en vue de l'élection présidentielle de novembre prochain. Avec moins de 20 % des suffrages, le Golkar du président B. J. Habibie, relais du pouvoir depuis près de trente ans, est au coude-à-coude avec le parti du Réveil national (PKB) d'Abdurrahman Wahid, le principal allié du PDI-P.

Cinq jours avant les élections européennes, le Premier ministre britannique Tony Blair et le chancelier allemand Gerhard Schröder tirent ensemble un trait sur les valeurs de la gauche traditionnelle, en publiant un manifeste germano-britannique pour une « Europe modernisée », axé sur la baisse des dépenses publiques, des impôts sur les sociétés et la fin de « l'assistanat ». Ce manifeste, dévoilé à Londres par les deux chefs de gouvernement, reprend le leitmotiv de la « troisième voie » entre libéralisme et socialisme de Tony Blair et celui du « nouveau centre » du chancelier allemand. Destiné à convertir la gauche au social-libéralisme, ce texte diffère radicalement de la plate-forme commune des partis socialistes européens, adoptée par toute la gauche socialiste des Quinze à Milan le 1^er mars dernier, qui ne faisait aucune allusion à la baisse des impôts sur les entreprises et prônait une « meilleure coordination des politique pour éviter le dumping fiscal ». Le 13 juin, la « troisième voie » de Tony Blair et le « nouveau centre » de Gerhard Schröder sont renvoyés dos à dos par les électeurs britanniques et allemands : en Grande-Bretagne, le Parti travailliste, en net recul (28,5 %), est devancé par le Parti conservateur (37,5 %), de même que, en Allemagne, le Parti social-démocrate (30,7 %) est battu par les chrétiens-démocrates de la CDU (48,7 %).

Un accord signé à Kumanovo entre l'OTAN et l'état-major des forces yougoslaves donne onze jours à l'armée serbe pour quitter le Kosovo. Le 10, constatant un début de « retrait significatif » des troupes yougoslaves, l'OTAN suspend ses interventions aériennes. En conséquence, le Conseil de sécurité de l'ONU vote une résolution autorisant le déploiement au Kosovo d'une force de sécurité internationale, la K-FOR. Placée sous le commandement britannique, celle-ci comprend 50 000 hommes, issus de trente-deux pays et déployés dans cinq secteurs sous contrôle allemand, américain, britannique, français et italien.

L'Assemblée nationale vote la proposition du député socialiste Jacques Floch consacrant officiellement l'expression « guerre d'Algérie ». Menée par la France, de 1954 à 1962, contre les indépendantistes algériens du Front de libération nationale (FLN, fondé par ben Bella), cette guerre était qualifiée jusque-là d'« opération de maintien de l'ordre » par les chefs d'État et de gouvernement, les lois et les codes de pensions militaires successifs.

Chef historique du Front islamique du salut (FIS), Abassi Madani donne son appui « total et sans réserve » à Madani Mezrag, chef de l'Armée islamique du salut, le bras armé du FIS, qui avait annoncé le 6 « l'arrêt définitif de la lutte armée » contre l'État algérien. Placé actuellement en résidence surveillée, M. Madani pourrait être prochainement libéré.

Contre toute attente, une colonne blindée russe occupe l'aéroport de Pristina, précédant de quelques heures l'arrivée des premiers éléments, britanniques et français, de la K-FOR, la force de sécurité internationale dans la province du Kosovo. La Russie, qui n'a pas obtenu la responsabilité d'un des cinq secteurs géographiques attribués par l'ONU aux forces de la K-FOR, semble ainsi marquer sa volonté de disposer d'un secteur dans le nord du Kosovo, à majorité serbe. Mais le ministre russe des Affaires étrangères déclare que l'arrivée inattendue de ces soldats à Pristina est une « erreur ». Le 18, un accord entérine la participation de la Russie à la K-FOR : les soldats russes seront donc répartis dans trois des cinq secteurs qui viennent d'être créés pour les pays de l'OTAN, le commandement russe étant intégré à celui de la K-FOR.

Le constructeur allemand BMW remporte la 67^e édition des Vingt-Quatre Heures du Mans automobiles pour la première fois dans l'histoire de cette compétition. Associé à l'Allemand Jaochim Winkelhock et à l'Italien PierLuigi Martini, le Français Yannick Dalmas inscrit pour la quatrième fois son nom au palmarès de l'épreuve.

Les élections européennes sont marquées par un spectaculaire taux d'abstention – 51 % pour la moyenne européenne, près de 53 % en France. Contrairement à l'ensemble des autres pays européens, où les partis démocrates-chrétiens et les formations alliées de la droite l'emportent sur leurs adversaires, en France, la gauche obtient plus de suffrages (38,4 8 %) que la droite (35,09 %) ; c'est la première fois depuis 1979 que celle-ci perd ce type de scrutin face à la gauche. Avec 12,71 % des suffrages exprimés, la liste RPR-DL conduite par Nicolas Sarkozy obtient un résultat inférieur à celui de la liste souverainiste conduite par Charles Pasqua et Philippe de Villiers (13,09 %). Cette défaite est lourde de conséquences pour le mouvement néo-gaulliste, pour son président par intérim, Nicolas Sarkozy, dont les ambitions devraient être revues à la baisse, et pour le chef de l'État lui-même, qui apparaît affaibli par la défaite de ses troupes. Selon Nicolas Sarkozy, « la réconciliation » des gaullistes et de l'opposition après les « mauvais résultats » de sa liste aux européennes est nécessaire : mais cette réconciliation, à laquelle il appelle, s'annonce délicate. En congé « de fait » du RPR, Charles Pasqua s'est déclaré « irrécupérable » ; il ajoute que les résultats des élections européennes constituent un « sérieux revers » pour « les accords d'appareil ». L'émiettement de la droite, illustré par le refus d'une liste d'union et par la démission de Philippe Séguin, pourrait s'avérer une réalité durable, d'autant que les « fédéralistes » UDF, avec 9,29 % des suffrages, sont confortés dans leur stratégie d'autonomisation : François Bayrou, président de l'UDF, réclame une nouvelle organisation de l'opposition et un rééquilibrage de ses différentes composantes.

Le Premier ministre Jean-Luc Dehaene démissionne du poste qu'il occupait depuis 1992. Il tire ainsi la conséquence de la défaite de sa formation, le Parti social-chrétien flamand (CVP), au triple scrutin législatif, régional et européen, défaite qui constitue un désaveu cinglant pour M. Dehaene. Le scandale de la viande contaminée à la dioxine, survenu dans les deux semaines précédant les élections, qui révélait les pratiques contestables des lobbies flamands de l'agroalimentaire, très présents dans le CVP, lui a été fatal. Ce parti ne dispose plus que de 66 sièges sur 150 à la Chambre des représentants.

Nicolas Sarkozy annonce sa démission de la présidence intérimaire du RPR, qu'il occupait depuis le 21 avril ; il renonce en outre à présenter sa candidature à la présidence de ce parti, dont il demeure le secrétaire général. Le jour même, Charles Pasqua, dont la liste souverainiste qu'il conduisait avec Philippe de Villiers a dépassé la liste RPR-DL aux élections européennes, annonce la création d'une nouvelle formation politique, le Rassemblement pour la France (RPF), référence implicite au mouvement fondé par le général de Gaulle en 1947.

Le Saint-Synode des évêques orthodoxes, la plus haute instance de l'Église serbe, demande la démission de Slobodan Milosevic. L'opposition au président yougoslave se félicite de la prise de position du Saint-Synode et réclame des élections anticipées.

Après la Belgique, qui a interdit, le 14, la vente de produits de la Coca-Cola Company, la France suspend la commercialisation de canettes de Coca-Cola. Ces décisions font suite à une série d'intoxications en Belgique et en France, deux cents personnes ayant été victimes de nausées, de diarrhées et de vomissements après avoir consommé ces boissons. Selon la firme américaine, ces troubles seraient dus à l'utilisation d'« un gaz carbonique défectueux » dans les bouteilles produites à Anvers, en Belgique, ainsi qu'à la contamination des canettes issues de l'usine de Dunkerque par un fongicide appliqué sur les palettes de bois où elles étaient stockées. Le 18, une information judiciaire est ouverte contre une société ayant utilisé des raticides pour désinfecter les locaux de stockage à l'usine de Dunkerque, qui ont peut être contaminé les canettes. Le 24, les secrétaires d'État à la Santé et à la Consommation lèveront l'interdiction de vente frappant les canettes de Coca-Cola produites à Dunkerque.

L'Américain Maurice Greene, vingt-quatre ans, établit un nouveau record du monde du 100 mètres en 9 secondes 79 centièmes. Il améliore ainsi de 5 centièmes le précédent record, détenu par le Canadien Donovan Bailey depuis les jeux Olympiques d'Atlanta, en 1996.

Bien qu'il soit appelé par Jacques Chirac à prendre la direction du RPR après la démission de Nicolas Sarkozy de la présidence du mouvement, Alain Juppé renonce à siéger au conseil politique restreint – composé du président du Sénat, des anciens présidents du mouvement, des deux anciens Premiers ministres, des présidents des groupes parlementaires et du secrétaire général du RPR – qui devait assurer la direction collégiale du parti gaulliste. Pour justifier sa décision, l'ancien Premier ministre invoque le « climat de suspicion et de rivalité » qui régnerait dans les rangs du RPR. Cette défection complique la tâche du chef de l'État, que ses proches pressent de prendre des décisions pour réconcilier et remobiliser son camp.

Saisi le 20 mai par Jacques Chirac, le Conseil constitutionnel juge que la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires n'est pas conforme à la Constitution. La ratification de cette Charte – adoptée en 1992 par le Conseil de l'Europe et signée le 7 mai par le gouvernement français – exige une révision préalable de la Constitution. La Charte a pour but de contribuer au développement des langues régionales ou minoritaires, en promouvant leur usage dans la vie publique, dans des contextes sociaux et économiques, ainsi que par l'enseignement et l'apprentissage. Le Conseil a estimé contraire aux normes constitutionnelles le « préambule de la Charte qui proclame “un droit imprescriptible� à pratiquer une langue régionale ou minoritaire, non seulement dans la “vie privée� mais également dans la “vie publique� ». Jacques Chirac avait déjà saisi à deux reprises le Conseil constitutionnel, chaque fois conjointement avec le Premier ministre Lionel Jospin, en décembre 1997 sur la conformité du traité d'Amsterdam à la Constitution, et un an plus tard sur la Cour pénale internationale. Ces deux saisines ont abouti à des révisions constitutionnelles. La décision du Conseil constitutionnel provoque les critiques d'associations régionales et d'élus de tous bords.

Jean-Paul II achève son voyage de treize jours en Pologne. Ce séjour dans son pays natal, le septième de son pontificat, a été triomphal, notamment à Wadowice, sa ville natale ; il a laissé le pape épuisé mais heureux. Ce dernier a invité l'Église polonaise, traversée par des courants conservateurs, à « une plus grande ouverture sur le monde moderne ».

Le prétendant au trône de France, Henri d'Orléans, meurt, à quatre-vingt-dix ans, dans son fief familial de Dreux, alors que se déroulait le mariage de son petit-fils Eudes de France avec Marie-Liesse de Rohan-Chabot. Après des années de brouille, en juillet 1996, le comte de Paris avait confirmé son fils Henri, comte de Clermont, pour lui succéder à la tête de la maison de France.

Deux ans après la mort de la princesse Diana et les déboires conjugaux de ses trois enfants, Charles, Andrew et Anne, Elizabeth II célèbre le dernier grand mariage du siècle pour la monarchie britannique, celui de son fils benjamin, Edward, trente-cinq ans, avec Sophie Rhys-Jones, trente-quatre ans, une roturière qui ressemble à lady Diana. La cérémonie a lieu dans la chapelle du château de Windsor. L'événement se déroule en présence de quelque 8 000 invités et sous les yeux de centaines de millions de téléspectateurs.

Constatant l'évacuation totale du Kosovo par les forces de police et de l'armée serbe, le secrétaire général de l'OTAN Javier Solana annonce l'arrêt de la campagne de frappes aériennes. Le 21, la K-FOR, la force de sécurité internationale, signe avec l'armée de libération du Kosovo (UÇK) un accord de démilitarisation.

Organisé à Cologne, le sommet des dirigeants des sept pays les plus industrialisés (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon) s'achève sur la rencontre entre les présidents américain Bill Clinton et russe Boris Eltsine, arrive à Cologne « pour faire la paix » après la crise du Kosovo. Dans leur déclaration finale, les pays du G7 décident d'annuler une partie des dettes qui écrasent les quarante et un pays les plus pauvres de la planète : le montant global de la dette de ces pays concernés par l'« initiative de Cologne » s'élève à 214 milliards de dollars. L'allégement, d'un montant de quelque 70 milliards de dollars, porte à la fois sur la dette multilatérale due aux institutions internationales comme le Fonds monétaire international ou la Banque mondiale, mais aussi sur la dette bilatérale, contractée directement auprès des pays riches.

Le ministre de l'Emploi et de la Solidarité Martine Aubry dévoile les grandes lignes de la seconde loi sur la réduction du temps de travail qu'elle entend présenter, après une phase de concertation avec les partenaires sociaux, au Conseil des ministres au début du mois d'août. M^me Aubry assortit l'application définitive de cette loi d'une période de transition préalable qui durera un an, à compter du 1^er janvier 2000 pour les entreprises de plus de 20 salariés et à compter du 1^er janvier 2002 pour les autres. Durant cette année, la taxation des heures supplémentaires sera limitée à 10 %. Pour tenter de désamorcer les critiques que soulève ce texte, jusque dans les rangs des députés socialistes, qui lui reprochent son manque d'ambition, Lionel Jospin demande à sa majorité de renoncer à réclamer « une loi de proclamation radicale » et des mesures « exagérément rigides ».

Après la démission du Premier ministre Jean-Luc Dehaene au lendemain des élections européennes, Guy Verhofstadt, quarante-six ans, président du Parti libéral démocrate flamand (VLD), est chargé par le roi Albert II de former le nouveau gouvernement fédéral. M. Verhofstadt va s'efforcer de réunir une coalition baptisée « arc-en-ciel », qui pourrait être teintée de rouge (la couleur des socialistes), de vert (celle des écologistes) et de bleu (celle des libéraux).

Le ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement exprime son désaccord avec la révision de la Constitution demandée à Jacques Chirac par Lionel Jospin pour permettre à la France de ratifier la Charte européenne de langues minoritaires. Le même jour, le président de la République annonce qu'il refuse d'engager la procédure de révision constitutionnelle demandée par le Premier ministre, Lionel Jospin.

Réunis en Conseil européen à Luxembourg, les ministres de l'Environnement des quinze pays de l'Union européenne renoncent à instituer officiellement un moratoire sur la commercialisation des produits agricoles génétiquement modifiés (OGM) demandée par le Danemark, la France, la Grèce, l'Italie et le Luxembourg. Toutefois, ils renforcent la directive d'autorisation de ces produits en créant une filière séparée qui freinera considérablement les développements des OGM en Europe : ceux-ci devront être repérables d'un bout à l'autre de la chaîne de transformation des produits agricoles.

Ripostant à des bombardements du Hezbollah sur le nord de l'État hébreu, le gouvernement sortant de Benyamin Netanyahou – il a perdu les élections législatives qui se sont déroulées à la mi-mai, mais assure le pouvoir jusqu'à l'entrée en fonctions du cabinet conduit par Ehoud Barak – lance la plus vaste offensive aérienne menée par Israël contre le Liban-Sud depuis l'opération « Raisins de la colère » en avril 1996. Les raids aériens, qui tuent huit personnes et en blessent soixante-deux, prennent pour cibles des positions de l'organisation chiite, mais aussi des centrales électriques, un central téléphonique et trois ponts. Ehoud Barak, le nouveau Premier ministre israélien, qui poursuit ses consultations en vue de former un gouvernement, fait savoir qu'il n'a pas été consulté sur la décision de M. Netanyahou.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika annonce que, à l'occasion de la fête de l'Indépendance algérienne, le 5 juillet, il graciera des « milliers » d'islamistes détenus dans les prisons algériennes. M. Bouteflika a précisé que cette grâce concernerait les personnes qui « ont servi de relais, qui ont hébergé des terroristes, qui ont financé des terroristes, par conviction, par opportunisme ». En revanche, les prisonniers « qui se seront rendus coupables de crimes de sang et de viols » sont exclus de l'amnistie. Celle-ci devra être approuvée par une loi sur « la concorde nationale » qui sera déposée au Parlement avant le 5 juillet.

Un banquet champêtre à Saint-Cloud scelle officiellement la naissance du Rassemblement pour la France (RPF), créé le 14 juin dernier par Charles Pasqua et Philippe de Villiers, dont le Mouvement pour la France fusionne dans le nouveau Rassemblement pour la France. À cette occasion, le conseil national du Rassemblement pour la France affirme : « La France a besoin d'un sursaut [...]. Les circonstances sont plus favorables que jamais à un renouveau de la France. »

La tournée du xv de France dans le Pacifique sud s'achève par la plus sévère défaite jamais enregistrée par les tricolores. Ces derniers s'inclinent par 54 à 7 face aux All Blacks néo-zélandais à Wellington. Le bilan des Français n'est pas positif : une victoire (contre les Samoa) et trois défaites (Tonga et la Nouvelle-Zélande par deux fois).

Le Congrès du Parlement, le onzième depuis le début de la v^e République, approuve la révision constitutionnelle en faveur de la parité hommes-femmes dans la vie politique : en effet, 745 parlementaires ont voté pour, 43 ont voté contre et 48 se sont abstenus. Le Congrès adopte également la révision constitutionnelle qui autorisera la ratification du traité, signé à Rome en juillet 1998, créant la Cour pénale internationale (CPI).

Le maire de Paris, Jean Tiberi, onze jours après avoir officialisé sa candidature à sa propre succession à l'Hôtel de Ville, annonce lui-même sa mise en examen par le juge d'instruction Éric Halphen dans le dossier des HLM de Paris. M. Tiberi tient à préciser qu'il est « étranger » à ce qui lui est « reproché ». Cette mise en examen signifiée pour « complicité de trafic d'influence », dans le cadre d'une enquête sur des commissions versées au RPR, concerne les marchés d'entretien-équipement passés entre 1991 et 1994 par le plus grand office HLM de France.

Les chefs d'État et de gouvernement de quarante-huit pays d'Europe, d'Amérique latine et des Caraïbes tiennent, à Rio, un sommet inédit, qui vise à jeter les bases d'une intégration économique entre les deux continents et à contrebalancer l'influence des États-Unis dans le domaine économique. Ils scellent une alliance stratégique qui marque les « retrouvailles » du Vieux et du Nouveau Monde, plus de cinq cents ans après la colonisation. Les quinze pays membres de l'UE, le Mercosur (Argentine, Bolivie, Paraguay, Uruguay) et le Chili ouvrent des négociations en vue de créer la plus grande zone de libre-échange du monde, avec 575 millions de consommateurs. Selon le président Jacques Chirac, la volonté de l'UE, du Mercosur et du Chili de créer cette zone de libre-échange démontre qu'ils nourrissent « la même réserve à l'égard d'un monde unipolaire » dominé par les États-Unis.

Après plus de cinquante ans de gouvernement de gauche, « Bologne la rouge » tombe aux mains de la droite. Avec ce changement de majorité dans la capitale de l'Émilie, c'est tout un symbole qui échappe à la gauche. En effet, Bologne est considérée comme la vitrine d'une gestion moderne et sociale, voire comme le porte-drapeau d'une utopie. La défaite est d'autant plus amère pour la gauche que d'autres grandes villes ont subi le sort de Bologne. Ainsi, Arezzo, Padoue et Bergame passent à droite, dans un mouvement qui devrait provoquer des traumatismes inévitables au sein des forces de la majorité et du parti de la Gauche démocratique (PDS), animés par des querelles internes qui ont fait le jeu de la droite. Cette dernière remporte également les élections provinciales qui se sont déroulées à Milan.

Abdullah Öcalan, chef du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), est condamné à mort, pour trahison et tentative de diviser la Turquie, par la Cour de sûreté de l'État d'Ankara sur l'île-prison d'Imrali. De nombreux pays dans le monde, notamment au sein de l'Union européenne, invitent Ankara à ne pas exécuter la sentence. Le PKK appelle ses sympathisants à des protestations « pacifiques et démocratiques », soulignant que cette sentence ne constitue pas la décision finale sur le sort de son chef.

L'Armée de libération du Kosovo (UÇK) accepte sa démilitarisation et commence à rendre ses armes, conformément à l'accord signé le 21 juin avec les représentants de la force de paix internationale (K-FOR). Toutefois, on note un nombre croissant d'exactions et d'affrontements intercommunautaires imputés aux extrémistes de l'UÇK. Ainsi, les militaires de la K-FOR sont de plus en plus souvent obligés d'agir comme policiers au Kosovo où les Albanais sont désormais désignés comme les premiers fauteurs de troubles.

L'Union cycliste internationale (UCI) « ordonne » aux organisateurs du Tour de France de réintégrer le coureur français Richard Virenque dans le peloton de la Grande Boucle. Cette décision en forme de désaveu, « acceptée mais réprouvée » par la Société du Tour de France, à quatre jours du prologue qui doit se dérouler au Puy-du-Fou (Vendée), a été qualifiée de « purement technique » par le président de l'Union cycliste internationale, le Néerlandais Hein Verbruggen. Le coureur français sera donc au départ de l'épreuve le 3 juillet. L'UCI avait été saisie par l'équipe italienne Polti après la décision des organisateurs du Tour de récuser Richard Virenque, le 16 juin dernier, « parce qu'il cristallisait sur son nom toutes les affaires de dopage ».

Le Conseil des ministres de la culture de l'Union européenne adopte son projet de budget quinquennal d'un montant de 167 millions d'euros. Ce programme, initialement intitulé « Culture 2000 », doit financer les actions culturelles communes de 2000 à 2004. Il ne s'agit pas d'un budget important, « mais il est suffisant pour mener a biens nos actions », selon Marcellino Oreja, commissaire européen chargé de la culture. Un point de vue qui n'est pas partagé par l'Allemand Michael Naumann, président du Conseil, pour qui le montant de ce budget est « lamentable » par rapport au total du budget de l'Union pour la période qui s'élève à 519 milliards d'euros.

Après plusieurs semaine de difficiles tractations, le Premier ministre Ehoud Barak parvient à constituer une large majorité à la Knesset. Il obtient le ralliement de principe de dix-sept députés du Shass, parti ultra-orthodoxe des juifs orientaux. Ce dernier détient quatre portefeuilles ministériels (Infrastructures, Travail et Affaires sociales, Santé et Affaires religieuses). Des accords similaires sont passés avec le parti Meretz (gauche laïque), le Parti unifié de la Thora (ultra-orthodoxes ashkénazes), le Parti national religieux (droite religieuse), Israël BeAliah (centre droite russophone) et le parti du Centre. Tout au long de ces négociations, qui ont duré près de six semaines, le nouveau Premier ministre Ehoud Barak a montré que l'habileté qu'on lui prête volontiers n'était pas une légende.

Lors de la journée de clôture des états généraux de la santé, qui met un terme à six mois de débats dans toute la France, le Premier ministre Lionel Jospin s'engage à renforcer les droits des malades – droit à l'information, droit au consentement, droit à la dignité et accès direct au dossier médical – par des dispositions législatives : actuellement, le dossier médical ne peut être consulté que par un médecin désigné par le patient. Ces mesures pourraient trouver place dans le cadre de la révision de la loi sur la bioéthique, dont la présentation en Conseil des ministres est prévue pour la fin de l'année.

Pour David Trimble, leader des unionistes protestants et Premier ministre de la province, « l'heure de vérité a sonné pour l'Ulster ». Le Premier ministre britannique Tony Blair adresse un ultimatum aux représentants des catholiques et des protestants pour que les deux parties s'accordent sur la démilitarisation des milices terroristes : c'est le dernier obstacle à l'application de l'accord de paix du « Vendredi saint » entériné par référendum en mai 1998. À l'issue de cinq jours de négociations sur le partage du pouvoir en Irlande du Nord, l'ultimatum expire sans que catholiques et protestants ne s'entendent sur le problème du désarmement. Toutefois, les deux parties ont deux semaines pour accepter un nouveau texte présenté par Londres et Dublin, les deux parrains des négociations.

La première grande conférence internationale sur la reconstruction du Kosovo est ouverte à New York par le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. Il apparaît rapidement que la mise en œuvre de l'administration civile au Kosovo représente un véritable « casse-tête » posé à la communauté internationale. Ainsi, le financement des opérations est encore incertain, tandis que le haut représentant de l'ONU n'est pas nommé. Toutefois, la conférence décide d'envoyer 1 900 policiers au Kosovo, sur les 3 000 à 4 000 qui y seront nécessaires.

Le photographe français Édouard Boubat, Grand Prix national de la photographie en 1984, meurt à Paris, des suites d'une très longue maladie, à l'âge de soixante-quinze ans. Boubat s'était initié à la photogravure et avait exposé ses premières photographies en 1945. Rapidement remarqué par la revue Réalités, il en avait été un des plus grands reporters pendant plus de quinze ans, avant de travailler comme photographe indépendant. Le poète Jacques Prévert l'avait surnommé « le correspondant de la paix » en raison de son art à saisir la grâce dans chacun des sujets qu'il photographiait.