Des informaticiens, revendeurs sur le Web de logiciels piratés, ont ainsi été interceptés.

Sécuriser les échanges de données avec la carte à puce

De l'autre côté de l'Atlantique, où les « hackers », pirates informatiques, sont organisés et actifs, les autorités – notamment la CIA – s'inquiètent aussi des dérives. Des logiciels de cryptage des données et de sécurisation des échanges sont ainsi disponibles aux États-Unis, alors qu'en France la cryptographie, héritière de prérogatives militaires, reste soumise à autorisation gouvernementale (cette législation est en voie d'être assouplie dans le cadre européen).

La protection des données a pris un relief particulier avec l'avènement du commerce « en ligne » qui implique le télépaiement électronique par carte bancaire. Outre les pistes magnétiques de codage, la carte française dispose d'un niveau supplémentaire de sécurité avec une clé cryptographique d'authentification intégrée dans la « puce ». Utilisée en porte-monnaie électronique, cette carte pourrait devenir l'outil privilégié des transactions financières sur le réseau. Des expériences ont démarré en France à la fin 1997.

Le virage commercial d'Internet est d'ores et déjà un fait. Livres et CD, produits financiers, information et logiciels, billets d'avion, cadeaux et marchandises... s'achètent sur Internet. Pour la France, ce « cybercommerce » encore balbutiant représenterait dès l'an 2000 quelque 8 milliards de francs dans le domaine du grand public et 48 milliards de francs pour les flux d'affaires générés via les réseaux Intranet des entreprises.

Internet, cheval de bataille du libéralisme américain

Les 40 à 60 millions de clients potentiels dans le monde pour ce commerce électronique font figure de nouvel eldorado. Les États-Unis l'ont bien compris. Le 1er juillet, le président Clinton a souligné qu'Internet doit contribuer à la prospérité mondiale : « Chaque écran d'ordinateur deviendra une fenêtre ouverte sur chaque entreprise, petite ou grande, n'importe où dans le monde » a-t-il déclaré devant un parterre d'industriels.

Cette ligne politique libérale confirme l'effacement croissant de la Maison Blanche devant l'initiative privée et le rôle moteur joué par les technologies de l'information et par les services dans l'économie américaine. Internet devient un cheval de bataille pour les industriels américains qui entendent prolonger dans le « cybermonde » leur politique libre-échangiste.

Cette libéralisation du commerce électronique va de pair avec celle des télécommunications. La constitution de puissants groupes industriels se poursuit, dont l'exemple le plus récent, en novembre 1997, est la fusion des deux géants américains de la téléphonie longue distance MCI et WorldCom. Le nouveau groupe, qui pèse le chiffre record de 37 milliards de dollars, est né du plus important regroupement de l'ère industrielle. Les conséquences de ces concentrations se feront sentir sur l'économie d'Internet en mettant par exemple de l'ordre parmi les 4 000 fournisseurs d'accès actuellement trop dispersés et trop petits.

Le cybercommerce a également des incidences fiscales qui jouent aussi en faveur des fournisseurs américains. On peut commander aux États-Unis via Internet un ouvrage ou tout produit peu encombrant qui sera expédié en Europe par des messageries privées (DHL, United Parcel, Federal Express, etc.). Au prix d'achat en dollars s'ajoutent les frais d'expédition, mais l'acheteur français « échappe » aux 20,6 % de TVA. Les douanes s'inquiètent de cette nouvelle forme d'évasion fiscale, mais les contrôles s'avèrent difficiles. De nombreux produits immatériels, comme les études de marché, les logiciels ou les banques de données qui constituent la nouvelle « matière grise » de nombreuses entreprises, peuvent, en effet, être commercialisés et « livrés » directement sous la forme de données.

Les ordinateurs de réseaux

Alors que les ordinateurs classiques ne se connectent que temporairement sur Internet, pourquoi ne pas étudier un appareil qui le serait en permanence et fonctionnerait grâce au réseau ? Le NC (Network Computer) est né de cette idée du président d'Oracle, société américaine spécialisée dans la gestion des bases de données et les serveurs.