Le comité monétaire de la Communauté européenne, réunissant les douze ministres des pays membres, décide un élargissement de 2,5 % à 15 % des marges de fluctuation à l'intérieur du système monétaire européen (SME). Depuis plusieurs jours, le refus de la Banque centrale allemande de baisser ses taux de façon significative alimentait une intense spéculation contre le franc et les autres monnaies européennes, à l'exception du Mark et du florin néerlandais. Si les apparences sont sauvés – il n'y a pas de dévaluation, le SME est maintenu –, il est clair qu'avec une marge totale de fluctuation des monnaies de 30 %, le système de gestion commune est largement mis à mal. En France, la position d'Édouard Balladur, partisan résolu de la politique du « franc fort », est contestée, notamment au sein du RPR, où plusieurs voix s'étaient fait entendre en faveur d'une « autre politique ».

Philippe Jaffré, directeur général du Crédit agricole, remplace Loïk Le Floch-Prigent à la présidence d'Elf-Aquitaine. La tâche prioritaire du nouveau président sera de préparer la privatisation de l'entreprise, dont on espère qu'elle devrait rapporter 50 milliards de francs à l'État. Proche des milieux socialistes, M. Le Floch-Prigent est nommé à la tête de Gaz de France.

Le Conseil constitutionnel censure deux articles de la loi sur la réforme du statut de la Banque de France : le gouvernement français ne peut être dessaisi de la conduite monétaire nationale tant que le traité de Maastricht n'est pas entré en vigueur.

Le Parlement adopte définitivement le changement de la loi électorale. Désormais, députés et sénateurs seront élus selon un système mixte, majoritaire uninominal à un tour pour 75 % des sièges, 25 % de ceux-ci demeurant attribués à la proportionnelle (à la condition que le parti ait obtenu au moins 4 % des suffrages au niveau national). Cette réforme devrait amoindrir le pouvoir des états-majors des partis et permettre au pays de dépasser la phase de transition ouverte par les opérations anticorruption.

Le Parlement japonais élit Morihiro Hosokawa à la tête du nouveau gouvernement japonais. Âgé de 55 ans, le nouveau Premier ministre est un aristocrate, ancien journaliste, qui a mené sa carrière politique au sein du PLD. Il est élu sénateur en 1971, puis se présente en 1983 au poste de gouverneur de la préfecture de Kumamoto, dont il démissionne en 1991 pour marquer son opposition à la corruption. En 1992, il crée son propre parti, le Nihon Shinto (Nouveau Parti du Japon), puis, après les élections, prend la tête de la coalition anti PLD, avec les socialistes et les petits partis centristes et conservateurs, dont le Shinseito (Parti de la renaissance) de Tsutomu Hata. M. Hosokawa présente, le 9, son nouveau gouvernement : le Parti de la renaissance y contrôle les ministères clés, tandis que les socialistes doivent se contenter de portefeuilles de moyenne importance.

Le FLNC-Canal historique revendique trois assassinats, dont celui de l'un de ses anciens militants. C'est la première fois que l'organisation indépendantiste reconnaît de tels actes. Cette déclaration est interprétée comme un défi lancé aux autorités, à un mois de la visite dans l'île de François Mitterrand et de Charles Pasqua.

Trois des principaux représentants de la délégation palestinienne aux pourparlers de paix, Fayçal Husseini, Saëb Erakat et M^me Hanane Achraoui, décident de démissionner en raison de profonds désaccords avec l'OLP sur la manière de conduire les négociations. Ils reprochent à la centrale palestinienne, basée à Tunis, de se montrer trop conciliante avec Israël. Ils reprennent leur démission le 12, mais, le 22, c'est au tour du poète Mahmoud Darwich, personnalité prestigieuse, de démissionner du comité exécutif de l'OLP. L'éloignement grandit entre les Palestiniens des territoires occupés et la direction de l'OLP, d'autant plus affaiblie que de nombreux pays arabes lui ont pratiquement coupé leurs subventions depuis la guerre du Golfe. (chrono. 26/08)

Enlevés le 24 juillet dans le Sud-Est anatolien par des maquisards du PKK, les quatre touristes français sont libérés sains et saufs. Le 26 août, dans la même région, les rebelles kurdes enlèvent à nouveau quatre touristes, trois Suisses et un Italien.

Patrick Zelnick, le P-DG de Virgin France, annonce la suspension de l'ouverture dominicale de son magasin des Champs-Élysées.

Déterminé à se donner les moyens d'exercer le pouvoir et à se débarrasser de la majorité conservatrice au Parlement, Boris Eltsine annonce des élections législatives à l'automne. Le président du Parlement, Rouslan Khasboulatov, appelle immédiatement la population à se montrer « vigilante ». Le 14, devant les délégués des républiques et régions composant la Fédération, le président russe exclut toute possibilité de sécession. Il déclare ainsi que la Russie « est et restera indivisible ».

Les négociateurs américains, canadiens et mexicains parviennent à un compromis sur les questions d'environnement et de droit du travail, annexées à l'accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Pour faire ratifier cet accord par le Congrès en novembre, Bill Clinton avait besoin de rassurer les syndicats et les écologistes américains en organisant un système de sanctions à l'encontre des pays signataires qui ne respecteraient pas les normes sociales ou antipollution prévues par l'accord. Ceux-ci continuent cependant de s'opposer à la mise en œuvre de l'ALENA. (chrono. 17/11)

Le Conseil constitutionnel déclare non conformes à la Constitution, parce qu'elles comporteraient des « atteintes excessives » aux droits fondamentaux, huit dispositions de la loi sur la maîtrise de l'immigration et les conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France. Il s'agit, notamment, de l'interdiction du territoire pendant un an qui sanctionne toute reconduite à la frontière, et des limitations au droit d'asile (saisine de l'Office de protection des réfugiés et apatrides refusée aux demandeurs d'asile extérieurs à la Communauté et qui arrivent d'un autre pays de la Communauté). Le 23, dans un article publié dans le Figaro, Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur, propose une révision de la Constitution afin d'y intégrer les normes européennes (accords de Schengen et de Dublin) en matière d'accueil des étrangers et de droit d'asile. Selon ces accords, la demande d'asile d'un étranger à la Communauté doit être examinée par l'État du pays dans lequel il est entre ; s'il est passé dans un autre pays, les autorités de ce pays peuvent alors le renvoyer dans le premier. Selon le ministre de l'Intérieur, puisque le « Conseil constitutionnel a toujours dit que les conventions internationales sont supérieures à la loi », il faut donc réviser la Constitution ; pour d'autres, le fait que le Conseil ait rappelé dans sa décision que les États signataires des accords de Schengen peuvent, s'ils le désirent, « pour des raisons particulières tenant notamment au droit national », continuer à examiner toute demande d'asile, la réforme constitutionnelle ne s'impose pas. (chrono. 1/09)

Jacques Mellick, député maire adjoint PS de Béthune, ancien ministre, est convoqué en tant que témoin chez le juge Bernard Beffy, dans le cadre de l'affaire du match Valenciennes-OM. Le 31 juillet, M. Mellick avait affirmé dans le Point qu'il avait rencontré Bernard Tapie dans le bureau parisien de celui-ci le 17 juin, au début de l'après-midi. Cette déclaration contredisait le témoignage de l'ancien entraîneur de Valenciennes, Boro Primorac, selon lequel celui-ci avait vu M. Tapie à la même date pour se voir proposer de l'argent et un nouveau poste d'entraîneur s'il acceptait de « porter le chapeau » de toute l'affaire. Plusieurs éléments semblaient aller à l'encontre de l'affirmation de M. Mellick, notamment une photo de celui-ci dans le bulletin municipal de la ville lors d'une réception à la mairie de Béthune à 17 heures le 17 juin, ce qui est difficilement compatible (mais pas impossible) avec une présence à Paris jusque vers 15 heures. Devant le juge Beffy, M. Mellick demande à être mis en examen pour pouvoir prendre connaissance de son dossier, ce que le juge refuse.

Jean-Paul II achève son voyage aux États-Unis, pendant lequel il a rappelé son opposition à l'avortement et a dû aborder les difficultés de l'Église américaine, confrontée notamment au problème de la pédophilie de plusieurs prêtres comme aux aspirations féministes de nombreux fidèles.

Le général président Ibrahim Babangida déclare qu'il est prêt à quitter le pouvoir pour le laisser à un gouvernement intérimaire formé de civils et de militaires. Il ne semble pas vouloir revenir sur l'annulation des élections présidentielles du 12 juin dont le Sudiste Moshood Abiola se considère plus que jamais comme le vainqueur officieux. (chrono. 26/08)

Pierre Desgraupes meurt à 74 ans des suites d'un cancer. Il débute en 1953 à la télévision en animant avec Pierre Dumayet l'émission « Lecture pour tous ». En 1959, avec Pierre Lazareff, Pierre Dumayet et Igor Barrère, il crée la fameuse émission de reportages « Cinq Colonnes à la une ». En 1969, Jacques Chaban-Delmas l'appelle à la direction de l'information de TFI. Son ton libéral ne plaît guère à la majorité d'alors, qui obtient son départ en 1972. En 1981, Pierre Mauroy lui propose la direction d'Antenne 2, qu'il occupe jusqu'en 1984, année où il est touché par la limite d'âge de 65 ans.

Le Conseil de sécurité de l'ONU condamne les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh, alors que les forces arméniennes accentuent leur offensive dans le sud-ouest de l'Azerbaïdjan.

Jacques de Larosière, gouverneur de la Banque de France, est nommé président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), en remplacement de Jacques Attali, démissionnaire. Âgé de 63 ans, le nouveau président, énarque, inspecteur des Finances, ancien directeur du FMI, aura la lourde tâche d'effacer la période contestée de son prédécesseur et de relancer la politique d'investissement à l'Est de cette institution basée à Londres.

La police brésilienne indique que deux massacres d'Indiens yanomanis ont fait au moins 25 victimes, dont des femmes et des enfants, au cours des semaines précédentes dans l'État amazonien du Roraima. Les soupçons se portent sur les chercheurs d'or.

Établi à Genève par les négociateurs croates, musulmans et serbes, sous médiation de la CE (David Owen) et de l'ONU (Thorvald Stoltenberg), le projet de découpage de la Bosnie en trois républiques ethniques, réunies par une présidence commune et tournante, est présenté pour ratification aux représentants des trois communautés. Ces ratifications doivent, en principe, être effectives pour la fin d'août. (chrono. 1/09)

Le consortium franco-britannique GEC Alsthom enlève le marché du train à grande vitesse en Corée du Sud. Le TGV a été préféré à ses concurrents allemand et japonais pour équiper les 420 kilomètres de voie reliant Séoul à Pusan. Les modalités définitives du contrat restent à négocier, Français et Britanniques ayant déjà beaucoup cédé au client coréen, qui a obtenu une baisse de 30 % du devis initial et qui réclame en outre un fort transfert de technologie.

Belaïd Abdesslam, Premier ministre depuis juillet 1992, est limogé au profit de Redha Malek. Âgé de 63 ans, ancien ministre et diplomate, le nouveau chef de gouvernement avait rompu les liens avec l'ancien président Chadli en 1984. À l'inverse de son prédécesseur, favorable au dialogue avec les islamistes, M. Malek est partisan d'une ligne dure face aux intégristes. Quelques heures après la passation de pouvoir, Kasdi Merbha, ancien chef de la Sécurité militaire, Premier ministre de 1988 à 1989, est assassiné avec son fils, son frère et deux gardes du corps. L'attentat n'est pas revendiqué ; plusieurs pistes sont envisagées, M. Merbha possédant de nombreux dossiers sur les agissements de la nomenklatura algérienne. Sa veuve accuse publiquement l'ancien président Chadli d'être à l'origine de l'assassinat.

Arrivée en vue de la planète Mars, la sonde Mars Observer perd tout contact avec la NASA. Le 30, les techniciens américains renoncent à réactiver l'ordinateur central de l'engin spatial. Ce nouveau revers, qui vient juste après l'explosion d'une fusée Titan IV et le troisième report consécutif du tir de la navette Discovery, constitue un grave handicap pour la NASA dans son programme d'exploration de la planète rouge dont Mars Observer devait étudier l'atmosphère, la topographie et la nature du sol en vue de l'arrivée ultérieure de robots.

Les championnats du monde d'athlétisme, organisés à Stuttgart en Allemagne, s'achèvent sur un succès des États-Unis (26 médailles, dont 13 d'or), une avancée prometteuse de la Chine (4 médailles d'or) et une confirmation de la Russie (3 médailles d'or) comme de la Grande-Bretagne (3 médailles d'or). La délégation française, qui revient bredouille, se console en évoquant ses treize participations à des finales.

Au premier tour des élections présidentielles, le candidat de l'opposition, Ange-Félix Patassé, ex-Premier ministre de Bokassa, chef du MPLC, arrive en tête avec plus de 37 % des suffrages. Le général président sortant, André Kolingba, n'arrive qu'en quatrième position, avec seulement 13 % des voix, derrière Abel Goumba (20,7 %) et David Dacko (21,1 %). (chrono. 29/08)

Le Conseil de sécurité de l'ONU décide de créer une mission d'observation en Géorgie pour veiller au respect du cessez-le-feu entre forces gouvernementales et forces séparatistes d'Abkhazie.

Le nouveau Premier ministre, Morihiro Hosokawa, exprime au nom des Japonais les « remords et excuses pour les actes passés du Japon, dont l'agression et le colonialisme, qui ont causé des souffrances et des douleurs intolérables à tant de gens ». Cette volonté de contrition et de normalisation s'explique aussi par le redéploiement de l'industrie japonaise vers les marchés asiatiques, beaucoup plus porteurs en cette décennie.

Le premier tour des élections présidentielles se déroule dans le trouble, sans la participation des candidats de l'opposition, qui ont décidé de boycotter le scrutin. À l'exception des Français, les observateurs étrangers, dont l'ancien président américain Jimmy Carter, ont décidé, eux aussi, de ne plus suivre la consultation. Avec une participation de seulement 36 % des inscrits, le président sortant, le général Gnassingbé Eyadéma, est automatiquement réélu.

Lors d'une conférence de presse, Édouard Balladur explique qu'il veut relancer la consommation sans remettre en cause les grands équilibres, en profitant des marges de fluctuations monétaires décidées le 1^er août à Bruxelles. Il annonce une baisse des impôts, qui devrait profiter essentiellement aux classes moyennes. Cette baisse serait obtenue par la réduction du nombre des tranches permettant de calculer l'impôt sur le revenu. Une telle réduction (environ 17 milliards de francs) sera loin de compenser l'augmentation de la pression fiscale résultant de la hausse de la CSG (50 milliards de francs), appliquée à partir de juillet. (chrono. 14/09)

Édouard Balladur puis Alain Carignon, ministre de la Communication, annoncent la création, à l'automne 1994, d'une chaîne éducative, à financement majoritairement public. Cette chaîne diffusera pendant la journée jusqu'à 19 heures, sur l'ancien canal de la Cinq occupé le soir par Arte.

Au cours de son voyage en Pologne, Boris Eltsine vient s'agenouiller devant le monument aux victimes du massacre de Katyn, dont les autorités russes ont reconnu en 1992 que Staline était l'instigateur. Le président russe remet également à Lech Walesa des documents secrets montrant qu'en décembre 1981, contrairement à ce qu'affirmait l'ancien président Wojciech Jaruzelski, les Soviétiques n'envisageaient en aucun cas d'intervenir militairement en Pologne. Enfin, M. Eltsine déclare qu'il « comprendrait » une adhésion de la Pologne à l'OTAN. Poursuivant son voyage en République tchèque et en Slovaquie, le président russe y condamne l'intervention soviétique de 1968 en Tchécoslovaquie.

Washington décide d'interdire l'exportation vers la Chine de hautes technologies militaires et spatiales pour sanctionner Pékin, coupable d'avoir livré au Pakistan des composants de missiles M-11, d'une portée de 500 kilomètres et susceptibles de transporter des ogives nucléaires.

Édouard Balladur fait savoir qu'il ne serait pas défavorable à ce qu'Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères et secrétaire général du RPR, mène la liste de la majorité aux élections européennes de 1994. L'UDF réplique que le choix d'une personne est pour le moins prématuré et qu'il convient d'abord d'établir un programme politique.

Alors que la Bundesbank continue à maintenir ses taux, Helmut Kohl déclare, après un entretien avec Édouard Balladur, que « nous avons aussi – nous les Allemands mais tout spécialement nos amis français – un énorme problème avec la partie agricole de l'accord de Blair House ». Les deux chefs de gouvernement décident d'arrêter une position « la plus proche possible » avant le prochain Conseil des ministres européens du 20 septembre. En France, comme en Allemagne ou aux États-Unis, la presse s'interroge pour savoir si les propos du chancelier allemand sont de simples paroles de circonstance ou si elles indiquent un changement de cap favorable aux intérêts français.

Les deux commandos, l'un antisandiniste (recontra) et l'autre sandiniste, libèrent tous les otages qu'ils détenaient chacun depuis une dizaine de jours. Cette affaire met en lumière les difficultés qu'éprouve la présidente Violeta Chamorro à concilier les intérêts des deux factions opposées. Le commando antisandiniste réclamait ainsi la destitution immédiate du chef de l'armée Umberto Ortega, le frère du leader sandiniste. La crise a pu être dénouée, grâce à la médiation de l'archevêque de Managua, le cardinal Miguel Obando y Bravo. (chrono. 2/09)

Le président Ibrahim Babangida quitte ses fonctions et laisse le pouvoir à un gouvernement civil provisoire dirigé par Ernest Shonekan. Celui-ci promet d'organiser de nouvelles élections dans un délai de sept mois. Le vainqueur présumé des élections de juin, le social-démocrate Moshood Abiola, refuse de reconnaître l'autorité de ce gouvernement et annonce son retour prochain au Nigeria.

Shimon Pères, ministre israélien des Affaires étrangères, déclare que son pays est « prêt à rendre » aux Palestiniens la bande de Gaza et la ville de Jéricho. Même si le ministre précise qu'il s'agit d'autonomie et non de création d'un autre État, la nouvelle fait immédiatement l'effet d'une bombe. On apprend ensuite qu'Israéliens, dont M. Pérès lui-même, et Palestiniens de l'OLP ont négocié à Oslo, sous les auspices du ministre norvégien des Affaires étrangères Johan Jörgen Holst, et qu'ils sont parvenus à un accord en cinq étapes : autonomie de Gaza et de Jéricho, passation des pouvoirs aux Palestiniens dans le reste de la Cisjordanie en matière de santé, d'éducation et d'emploi, instauration progressive de l'autonomie dans l'ensemble des territoires occupés, organisation d'élections, discussions sur le statut définitif des territoires (y compris Jérusalem) dans un délai de trois ans après la mise en vigueur de l'autonomie. Le gouvernement israélien approuve officiellement cet accord le 30. La droite israélienne et les opposants palestiniens à la ligne de Yasser Arafat se mobilisent. Ahmad Jibril, leader d'une des factions prosyriennes, va jusqu'à menacer de mort le chef de l'OLP. (chrono. 5/09)

De violents affrontements opposent, au Parc des Princes, hooligans et policiers lors du match PSG-Caen. Exaspérées par ce phénomène récurrent des supporters casseurs du PSG, les autorités – club, Ville de Paris, gouvernement – s'interrogent sur le meilleur moyen de canaliser ces débordements. Un « Monsieur sécurité sur les stades » est nommé : il s'agit du commissaire Philippe Swiners-Gibaud. Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur, se déclare d'abord défavorable à l'adoption d'une loi spécifique permettant, comme dans certains pays étrangers, d'interdire l'entrée des stades aux supporters fichés et reconnus coupables de violences, mais, en fin de compte, Michèle Alliot-Marie, ministre de la Jeunesse et des Sports, annonce le 31 qu'une telle loi sera présentée au Parlement à la session d'octobre.

La durée de cotisation pour obtenir la retraite de la sécurité sociale à taux plein est portée de 150 à 160 trimestres ; le calcul de la pension portera désormais sur les 25 meilleures années de salaire annuel au lieu des 10 meilleures années, comme auparavant.

Gueïdar Aliev, président « en exercice », sort grand vainqueur du référendum de confiance défavorable à son prédécesseur, Aboulfazh Eltchibey, chassé du pouvoir en juin. Avec une très forte participation, 93 % des électeurs ont répondu « non » à l'ancien dirigeant, ce qui conforte d'autant son successeur, qui compte se faire confirmer à son poste par une élection dans les mois à venir. Le 1^er septembre, le Parlement azerbaïdjanais fixe les nouvelles élections présidentielles au 3 octobre. (chrono 3/10)

Le président André Kolingba accepte finalement de reconnaître sa défaite aux élections du 22 et de revenir sur sa volonté de modifier le mode de scrutin entre les deux tours. Le gouvernement français avait décidé la veille de suspendre son aide en Centrafrique, ce qui a obligé le président sortant à se plier au verdict des urnes. (chrono. 2/09)

Hassan II inaugure à Casablanca la nouvelle mosquée, la plus grande au monde après celle de La Mecque : son minaret culmine à 200 mètres et l'ensemble du bâtiment peut accueillir jusqu'à 115 000 fidèles. Michel Pinseau, architecte français, a dessiné l'ensemble qu'a réalisé le groupe Bouygues. Lancée en 1987 par une souscription auprès du peuple marocain (très fortement sollicité par les autorités), cette immense mosquée aurait coûté trois milliards de francs. Par son ampleur, elle marque la volonté du Maroc de s'imposer à l'ouest du monde arabe comme le deuxième pilier de la foi musulmane. Lors de la cérémonie d'inauguration, une femme est appelée à lire un poème dans la salle de prières réservée aux hommes, ce qui constitue, par rapport aux intégrismes divers, un message de tolérance.

Edmond Alphandéry, ministre de l'Économie, annonce que la BNP sera la première des grandes entreprises à être privatisée. Le choix de la troisième banque française, employant 56 000 salariés, a valeur de symbole. Le gouvernement veut réussir, avec cet établissement prestigieux, le lancement de sa politique de privatisation. La tâche de Michel Pébereau, président de la BNP, sera rude, car les résultats de sa banque, touchée par le ralentissement économique et la crise de l'immobilier, ne seront guère brillants en 1993. Par ailleurs, l'euphorie artificielle de la Bourse (16 % de hausse en deux mois) rendra d'autant plus difficiles les opérations de privatisation du fait de la distorsion probable entre les cours de la Bourse et l'évaluation par l'État du prix de vente de ses actions.

Joao Havelange, président de la Fédération internationale de football (FIFA), écrit à Jean Fournet-Fayard, président de la Fédération française, pour exiger que des sanctions soient prises dans l'affaire OM-Valenciennes. Si aucune décision en ce sens n'est prise avant le 23 septembre, il menace d'exclure la Fédération française de tout « contact international », ce qui priverait l'équipe de France d'une participation au Mondial de 1994. (chrono. 6/09)

Suspendu depuis le 21 mai pour une affaire de corruption, le président Carlos Andres Perez est destitué par le Parlement. (chrono. 5/12)