Géologie

Comme dans toutes les autres sciences, il est devenu à peu près impossible de suivre le progrès de l'ensemble des sciences de la Terre, et le besoin s'est fait sentir de réunir les spécialistes de domaines différents afin de confronter les approches. Les congrès constituent d'excellentes occasions de regrouper les chercheurs et de les amener à discuter leurs expériences et résultats nouveaux. Deux congrès importants, l'un national, l'autre international, se sont tenus en 1992.

La 14e Réunion des sciences de la Terre

Depuis 1973, les chercheurs français en sciences de la Terre ont pris l'habitude de se réunir à un rythme annuel, d'abord, puis tous les deux ans. Organisée du 13 au 15 avril 1992 à Toulouse, la 14e Réunion des sciences de la Terre a été consacrée à « Macro et micro regards sur la Terre ». Preuves du dynamisme des laboratoires français, de très nombreux participants, venant de France et de l'étranger, ont suivi plus de 400 communications, regroupés en 21 réunions spécialisées.

Les sujets de réflexion ont porté sur les thèmes suivants : La Terre et les planètes telluriques vues de l'espace ; Approches globales de la Terre : de la surface au noyau ; Approches physico-chimiques de la Terre ; Cinématique et dynamique de la croûte terrestre. La réunion de Toulouse a permis également de présenter les résultats obtenus dans divers secteurs du programme « Dynamique et bilan de la Terre » de l'INSU (Institut national des sciences de l'Univers).

Le 29e Congrès géologique international

Depuis leur création en 1878 à Paris, les Congrès géologiques internationaux se tiennent tous les 4 ans environ. Le 29e Congrès géologique international a eu lieu à Kyoto (Japon) du 24 août au 3 septembre 1992. Précédé et suivi par des excursions sur le terrain au Japon, en Chine et aux Philippines, le congrès a rassemblé environ 4 500 délégués provenant de 85 pays et en particulier des pays situés autour du Pacifique.

Les séances ont été organisées sur huit jours, avec trois symposiums spéciaux et une multitude de petits symposiums. Les symposiums spéciaux ont été conçus de façon à permettre à chacun de recevoir les derniers développements sur des sujets brûlants, comme :
– l'histoire de la Terre : en quoi les événements passés nous renseignent-ils sur ceux de l'avenir ? En particulier, existe-t-il des changements irréversibles, ce qui serait une entorse au dogme de l'actualisme ?
– la survie du genre humain : que nous annoncent les modifications de climat ? Comment atténuer les risques naturels ? Comment disposer de l'énergie et des ressources minérales ? Comment stocker et/ou disperser les déchets ?
– les projets internationaux en sciences de la Terre : que nous apprennent les forages océaniques profonds, où en est l'étude de la lithosphère ? Comment mettre en évidence les interactions entre le sous-sol (géosphère) et les êtres vivants (biosphère) ?

La décennie de l'environnement ?

La décennie de la fin du xxe siècle a été déclarée « décennie de l'environnement ». Parmi les nouveaux grands projets internationaux concernés par ces problèmes, citons : « Global Change », consacré à l'étude dynamique des climats du passé, et « International Décade for Natural Disaster Réduction », mis en place pour proposer des règles générales pour diminuer, sinon les risques eux-mêmes, du moins le nombre des victimes et des dégâts. Les risques naturels les plus importants comprennent les tremblements de terre, les raz de marée, les volcans et les instabilités de versants. Les experts doivent répondre aux questions suivantes :
– comment définir et classer les zones à risque ?
– comment prévoir et prévenir les risques ?
– quels sont les moyens à mettre en œuvre ?

Il est clair que les réponses à ces questions concernent à la fois les spécialistes des sciences de la Terre et les responsables, qui prennent en connaissance de cause des décisions politiques. De ce point de vue, la situation en France, où la profession de géologue n'est toujours pas reconnue légalement, reste préoccupante. En effet, là où la législation prévoit une étude préliminaire, il n'est pas toujours fait appel à des personnes qualifiées.

Bernard Bonin