Journal de l'année Édition 1993 1993Éd. 1993

Météo : l'Hiver

La première décade de l'hiver se caractérise par la succession de types de temps très contrastés : des manifestations pluvio-neigeuses et des vents forts associés au passage d'une perturbation très active, les 21 et 22 décembre ; un bref épisode de douceur les 22 et 23 (le 23, à Hyères, la température atteint la valeur record de 22 °C !) et enfin, du 25 au 31, fraîcheur et sécheresse déterminées par un vigoureux anticyclone. L'enneigement est excellent dans la plupart des stations alpines : Argentières-Chamonix 60-230 cm, Flaine 90-200, Les Menuires 45-130, Tignes 110-200, Val-d'Isère 115-160, l'Alpe-d'Huez 80-140, Serre-Chevalier 60-100... satisfaisant dans le Jura et les Vosges : Les Rousses 15-40 cm, Gérardmer 30-35, encore faible dans le Massif central et les Pyrénées : Super-Besse 0-30 cm, Font-Romeu 0-75.

En Janvier, les températures sont égales ou légèrement inférieures aux normales. C'est dans le Centre-Est et en Corse que les écarts aux moyennes sont les plus accusés : – 1,5 °C et + 0,9 °C respectivement. Ces valeurs moyennes masquent de fortes variations spatiales et temporelles : du 8 au 11, l'advection d'air doux depuis le sud-ouest provoque la hausse générale des températures qui sont de 4 à 10 °C supérieures aux normales ; du 21 au 31 janvier, le froid s'installe et les températures sont de 6 à 8 °C inférieures aux normales. La sécheresse s'aggrave sur l'ensemble du pays ; les déficits pluviométriques sont de 80 % dans le Nord et l'Ouest, de 65 % dans le Sud-Ouest et le Centre-Est, de 55 à 60 % en Corse et dans le Nord-Est et de 15 %, seulement, dans le Sud-Est. Cette sécheresse est imputable à quatre épisodes anticycloniques : du 1er au 4, du 6 au 8, du 12 au 18 et du 25 au 31 janvier. Précisons toutefois que des chutes de neige significatives ont été enregistrées entre le 21 et le 23 dans le Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon : 12 cm de neige à Nîmes, la nuit du 21 au 22 ; 15 cm à Lacaune en 3 h 30 min le 22, 52 cm à Carcassonne le 23. Le manteau neigeux est, fin janvier, de qualité dans tous les massifs, comme le prouvent les hauteurs de neige suivantes, mesurées en bas et en haut des pistes La Clusaz 35-190 cm, Megève 40-125, les Menuires 60-130, Méribel 55-155, Val-Thorens 80-180, l'Alpe-d'Huez 85-125, Volard-de-Lans 40-80, Serre-Chevalier 70-120, Les Rousses 10-50, Gérardmer 30-50, Super-Besse 15-30, Font-Romeu 60-140, Luz-Ardiden 20-70. Au 31 janvier, le rapport R/RU de la réserve disponible à la réserve utile est inférieur à 60 % dans le Val-de-Loire, dans la Limagne de Clermont-Ferrand et dans les Bouches-du-Rhône.

Février est un mois assez doux avec des températures conformes aux normales de 0,7 °C à 0,8 °C dans l'Ouest, le Sud-Est et la Corse et de 1,1 °C à 1,2 °C dans les autres régions. De nombreux records ont été battus le 12 à l'occasion de l'advection d'air océanique depuis l'Atlantique. Parmi les températures minimales élevées, on retiendra : + 10,2 °C à Orléans, + 8,9 °C à Lille... et parmi les températures maximales élevées : 22,2 °C à Albi, 17,2 °C à Ambérieu ou 16,4 °C à Lyon-Satolas. Consécutivement au maintien de pressions élevées tout au long du mois, la sécheresse persiste et devient préoccupante. Les hauteurs cumulées des précipitations mesurées pour les mois de décembre 1991, janvier et février 1992 sont particulièrement faibles : 14 mm à Clermont-Ferrand contre 32 mm en 1861-1862 (ancien record) ; 49 mm à Rennes contre 79 mm en 1890-1891, 56,9 mm à Dijon contre 72 mm en 1948-1949. Au 29 février, la carte du rapport R/RU est, au détail près, identique à celle du 31 janvier. L'enneigement est toujours aussi satisfaisant dans les stations d'altitude des Alpes (les Arcs 95-200 cm, la Rosière 130-190, les Deux-Alpes 40-215...) se dégrade dans les Pyrénées, le Massif central, le Jura et les Vosges : Font-Romeu 40-90, Luz-Ardiden 20-60, Super-Lioran 10-15. Les Rousses 5-50, Gérardmer 15-40...

En mars, les deux premières décades sont caractérisées par une remarquable douceur ; les températures sont de 0,7 °C à 1,7 °C supérieures aux normales : 0,7 °C dans le Centre-Est, 1,2 °C dans l'Ouest et le Nord-Est, 1,3 °C dans le Sud-Est et en Corse. Du 1er au 21 mars, des hautes pressions protègent en effet la France des systèmes perturbés actifs qui affectent le nord-ouest de l'Europe. À l'équinoxe de printemps, le bilan hydrique s'est encore dégradé sur le pourtour méditerranéen mais les sols conservent leur capacité au champ sur la majeure partie du pays.