L'Afrique, elle, oscille entre le meilleur et le pire. En Algérie, le mécontentement et la misère ont donné au Front islamique du salut (FIS), malgré ou à cause d'une abstention massive, un si net succès au premier tour des élections législatives que l'ancien parti unique, le FLN, l'opposition démocratique et l'armée se préparent à réagir. Au sud du Sahara, le bilan est mitigé. Si, dans des pays comme le Zaïre, l'évolution vers la démocratie subit de lourds revers, elle paraît en bonne voie dans d'autres où l'existence d'élites locales, comme au Bénin, facilite la transition.

Tandis que se disloquaient les ensembles soviétique et yougoslave que le communisme, même s'il ne les avait pas créés, maintenait rudement en place, l'Europe poursuivait sa marche difficile et toujours cahotante vers l'unité. De la conférence de Maastricht, à la fin de l'année, et des décisions prises, on n'avait, fin 1991, que des échos assez flous. Les premiers mois de 1992 apporteront des précisions sur le contenu d'accords qui restent à rédiger. Les campagnes prévues dans les pays de la communauté sur la ratification montreront l'importance exacte du réflexe de rétraction que l'on a commencé à constater dans des opinions publiques qui hésitent à franchir un pas décisif. Là aussi, la revendication d'identité nationale agite les consciences.