Alain Fayard

Bridge

En 1989, une nouvelle étape a été franchie par le bridge français.

La Fédération française de bridge (FFB), présidée depuis le 14 octobre par Jean-Claude Beineix, compte 72 340 membres (en augmentation de 6,70 % par rapport à 1988). Le premier joueur français reste Paul Chemla, devant Hervé Mouiel et Michel Perron ; mais la progression la plus spectaculaire a été effectuée par Jean-Christophe Quantin (23 ans), qui est passé de la 134e place à la 5e. Du côté féminin, Véronique Bessis s'est classée première devant Ginette Chevalley et Danielle Allouche-Gaviard.

En juillet, vingt-cinq pays se sont opposés lors du championnat d'Europe par équipes qui a eu lieu à Turku, en Finlande. La Pologne l'a emporté devant la France (représentée par C. Mari, J.-C. Quantin, D. Poubeau, M. Salama, E. Eisenberg et P. Sussel). Dans la catégorie Dames, le vainqueur a été l'Allemagne fédérale devant les Pays-Bas. La médaille de bronze obtenue par les Françaises a déçu.

En septembre, le championnat du monde Open « Bermuda Bowl », qui se déroulait à Perth, en Australie, a vu le succès de l'équipe brésilienne, devant celles des États-Unis et de la Pologne. Lors de l'épreuve féminine, les États-Unis l'ont emporté sur les Pays-Bas, et le Canada s'est classé à la troisième place.

À l'issue du simultané mondial Epson, épreuve de masse disputée le même jour (cette année le 9 juin) par 85 000 participants (12 500 en France) dans 84 pays, l'équipe polonaise Biegajo-Zembruski a battu les Australiens et les Canadiens.

Quelques best-sellers sont à signaler : de M. Lebel, la Super majeure 5e (Éd. du Rocher), de M. Bessis et N. Lebely, Bien enchérir en défense (Grasset), et de J. Le Dentu, Donnes extraordinaires (Le Bridgeur).

Enfin, il existe maintenant un service télématique de bridge 3615 Bridgtel, qui a reçu 700 000 appels en douze mois.

Jean-Paul Meyer

Philatélie

Ébauchée en 1988, la célébration philatélique du bicentenaire de la Révolution française frappe par son ampleur, sinon par sa qualité.

La Poste honore quelques grandes figures : en février, ce sont Sieyès, Mirabeau, Noailles, Barnave et Drouet ; puis, en juin, Mme Roland, Desmoulins, Kellermann, Condorcet. La série artistique accueille le Serment du jeu de paume, esquisse de David. La Déclaration des droits de l'homme est l'objet de toutes les attentions de Philexfrance dans un bloc-feuillet vendu 50 F, ses dix-sept articles sont repris en août dans un polyptyque horizontal de quatre timbres à 2,50 F. Trois timbres, Liberté, Égalité et Fraternité, reproduisant des gravures allégoriques de Duchemin, sont émis successivement en mars, avril et mai avant d'être repris en triptyque, accompagnés d'une vignette illustrée du logo de Philexfrance 89.

Organisée à la Porte de Versailles du 7 au 17 juillet, dans un cadre inspiré de l'architecte C.-N. Ledoux, cette exposition rassemble sur 50 000 m2 quelque 1 080 collections avec leurs trésors, 130 administrations postales et 270 stands de négociants. Près de 300 000 visiteurs consacrent le succès populaire de la « grand-messe mondiale du timbre-poste ».

La Poste fête le centenaire de la tour Eiffel en l'associant, en une série de cinq timbres, à Notre-Dame et aux dernières réalisations architecturales parisiennes : l'Opéra Bastille, la Pyramide du Louvre et l'Arche de la Défense. Une émission marque la tenue en ce lieu du sommet des pays industrialisés. Les États-Unis célèbrent le vingtième anniversaire de la conquête lunaire quand la France s'arrête sur la seconde mission spatiale franco-soviétique. La splendeur de Vaux-le-Vicomte, magnifiée par un beau timbre panoramique, et la réussite technique du TGV ont mérité un juste hommage philatélique.

Hervé Robert

Mode

Une mode cousue d'or, baroque et orientaliste

Brocart et broché, lamé, satin et tweed cousus d'or, pluies de paillettes et de pépites, broderies « 18 carats », en cette fin de décennie, la mode faisait une entrée théâtrale dans l'univers baroque.

Avec la renaissance de l'esprit couture réapparaissait l'envie de faste. Étincelante, éblouissante, somptueuse, flamboyante, la mode se prêtait à une luxuriance de vocabulaire. L'or tissait les fils de la séduction dans les matières de l'année et illuminait de ses feux les effets de style d'Yves Saint-Laurent le Magnifique, les créations d'Angelo Tarlazzi, qui avait succédé en haute couture à Guy Laroche, les tailleurs de Christian Lacroix, qui avait imaginé de la guipure dorée, les tournures en or et velours de Roméo Gigli, la révélation des collections.