Journal de l'année Édition 1987 1987Éd. 1987

Météo : L'Automne

En octobre, les températures, bien que très variables d'un jour sur l'autre et notamment pendant la dernière décade, furent supérieures aux moyennes 1951-1980 sur l'ensemble du pays. De nombreux records ont été enregistrés entre le 1er et le 15. Ainsi a-t-on relevé des températures maximales exceptionnellement élevées (à Lorient : 25 °C le 3, contre 22,6 °C en 1972, et à Millau : 26,1°, contre 25,6° en 1976), et des températures minimales très élevées (16,5 °C à Blagnac, 13,2 °C à Mâcon et à Lyon-Bron le 14 octobre et 14,8° à Saint-Dizier le 15 [ancien record 12,2° en 1967].) L'inégale distribution spatiale et temporelle des pluies d'octobre fut imputable aux variations du champ de pression. Du 1er au 11, les hautes pressions ont entretenu sur le pays un temps ensoleillé, chaud et sec. À partir du 12, l'anticyclone, en se décalant vers l'Europe de l'Est, a favorisé l'advection d'air chaud et instable sur le Sud (du 12 au 17), puis l'installation d'un temps perturbé d'ouest qui, du 18 au 31, a affecté toute la France. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le Languedoc-Roussillon (120 mm à Coustouge, Ferrals-les-Corbières et Portel-des-Corbières dans l'Aude, le 12 ; 125 mm à Nant et 69 mm au mont Aigoual en 10 heures le 13...) ont provoqué inondations, coulées de boue, éboulements et d'importants dégâts matériels. Les réserves en eau du sol se sont ainsi reconstituées dans de nombreuses régions mais elles demeurent faibles, voire très faibles, à la fin du mois dans le Sud-Ouest, les pays de Loire, le Centre, le Lyonnais, la Provence et la Corse.

En novembre, les températures ont été supérieures à la moyenne, même si le début et la fin du mois ont été plutôt froids. Les précipitations furent partout déficitaires. Du 2 au 9, les gelées, les brumes, les brouillards et les nuages bas matinaux, les après-midi ensoleillés ont été les premières manifestations de l'automne. À cette fraîcheur de saison a succédé une douceur inhabituelle, qui s'est maintenue sur tout le pays du 10 au 27.

Les températures furent de 4 à 6 °C supérieures aux normales dans le Nord, l'Ouest, le Sud-Ouest et le Sud-Est, de 6 à 7,5° dans le Nord-Est et de 8° dans le Centre-Est. De nombreux records de chaleur ont été battus le 16 novembre : 19 °C à Saint-Étienne (ancien record 17,9° en 1957), 17,7 °C à Mâcon (a.r. : 16,8° en 1957), 19 °C à Lyon-Bron (a.r. : 18,6° en 1926). Ce n'est que le 27 que le froid a refait apparition avec des gelées faibles et de nombreux brouillards, localement givrants. Dans le Centre, le Nord-Est, l'Ouest et le Sud-Ouest, les températures minimales et maximales sont alors comprises entre 0 et – 5 °C et entre 7 et 10 °C respectivement. Le mois de novembre a connu trois épisodes pluvieux d'importance et de durée inégales, du 1er au 3, du 13 au 15 et du 16 au 26. C'est au cours du second épisode que 75 p. 100 des précipitations mensuelles ont été enregistrées dans les départements de la Lozère, de l'Ardèche et du Gard : 362 mm à Villefort, 260 mm à Cassagnac, 324 mm à Loubaresse, 235 mm à Saint-Jean-du-Gard... Ces pluies orageuses, abondantes, intenses et accompagnées de vents forts ont été à l'origine de la crue de nombreux cours d'eau et en particulier de celle de l'Ardèche et du Tarnon.

Du 16 au 26 novembre, plusieurs perturbations océaniques actives et rapprochées ont affecté l'ensemble du territoire ; des chutes de neige relativement abondantes (30 à 50 cm) ont été observées à partir du 22 dans les Pyrénées occidentales et centrales. Ces intempéries ont pris fin avec l'installation d'un puissant anticyclone sur la France (1 035 à 1 040 hectopascals). Les réserves en eau du sol sont encore, au 20 novembre, très déficitaires en Beauce, dans le Lyonnais, l'Agenais, le Midi toulousain, ou le sud des Alpes.

Des vents instantanés très forts ont été mesurés à plusieurs reprises tant sur le littoral atlantique qu'à l'intérieur du pays : 119 km/h à Fécamp le 1er , 101 km/h à Millau le 15, 107 et 115 km/h à Carteret le 18 et le 23 respectivement. Les 9 et 10 novembre, des vents de 80 à 100 km/h, associés à des dépressions très actives, et une mer démontée (creux de 8 à 12 m) avaient, quelques heures après le départ de la course du Rhum, endommagé plusieurs voiliers et contraint à l'abandon quatre navigateurs.