Mais l'événement de l'année en matière de jeux est certainement le championnat du monde d'échecs. On a parlé de scandale, d'organisation et d'arbitrage douteux. La presse a eu, des mois durant, les yeux tournés vers Moscou, où s'affrontaient deux visions du jeu d'échecs : l'orthodoxie d'un Karpov, la superbe d'un Kasparov. L'annulation du championnat, alors que Kasparov était sur le point de l'emporter, a causé un tollé universel. La reprise, en septembre, d'un match limité à 22 parties – près de 50 pour le précédent – a consacré Garri Kasparov plus jeune champion du monde.

Jérôme Hesse

Hippisme

Le Prix de l'Arc de triomphe

Le grandissime favori Sagace, déjà vainqueur de cette épreuve en 1984, a franchi le poteau avec une encolure d'avance sur Rainbow Quest. Mais, sur réclamation du jockey Pat Eddery, il a été rétrogradé de la première à la deuxième place. La commission d'appel, présidée par le duc de Noailles, a confirmé, le 23 octobre, la décision des commissaires de Longchamp.

Les yearlings

Les ventes de Deauville ont été caractérisées par un contraste entre les prix élevés atteints au cours des deux journées des ventes de sélection, les 18 et 19 août (un poulain, frère de Dunette, gagnante du prix de Diane, a été adjugé 9 millions de francs à un propriétaire japonais, M. E. Zen ; prix de vente moyen par produit : 1 049 667 F [contre 1 067 700 F l'année dernière]), et le grand nombre de yearlings qui n'ont pas trouvé d'acquéreurs les jours suivants pendant la deuxième session (31,5 % d'invendus).

Le PMU

La multiplication des « événements » (tiercés et quartés) n'a pas empêché la baisse régulière des recettes par rapport à 1984 : tiercé, – 6 % ; quarté, – 7,5 % : Un nouveau jeu, le Derby, a été lancé le 18 septembre. Il consiste à trouver chaque semaine les 7 gagnants des 7 courses de la réunion du mercredi (la première fois à Fontainebleau). Malgré un énorme investissement publicitaire, c'est un échec. On attendait 16 millions d'enjeux la première semaine. Il y en eut 9 millions, qui rapidement sont tombés au-dessous de 6 millions (moins qu'un trio ordinaire de semaine). Devant cet insuccès, le PMU a décidé de suspendre ce type de pari à la date du 5 février 1986.

Hippodromes

Longchamp. Les grandes réunions dominicales se déroulent devant une assistance de plus en plus restreinte (moins de 10 000 entrées). Cette désaffection du public est due sans doute au fait que les épreuves les plus importantes ne réunissent que des lots squelettiques de partants appartenant à trois ou quatre écuries « mammouths ». Auteuil. Les turfistes y viennent nombreux (plus de 16 000 entrées), car « il y a du cheval ». Grâce, en partie, à une politique d'encouragement aux chevaux de province, les incitant à venir courir à Paris, et à l'ouverture des grandes épreuves aux chevaux de demi-sang, il y a des lots fournis de partants dans toutes les courses. Saint-Cloud. Dès l'ouverture du meeting de printemps, le PMH a été informatisé.

Le dopage

Il n'y a pas eu, en 1985, d'affaire de dopage intentionnel, mais deux cas mineurs de gagnants de tiercés (l'un, Le Rheusois, le 18 août, à Deauville ; l'autre, Lady Day, le 15 septembre, à Longchamp) qui ont été distancés, l'analyse ayant montré ultérieurement la présence de « produits prohibés ». Dans les deux cas, la bonne foi de l'entourage a été reconnue. Il n'en reste pas moins que cette question empoisonne le climat des courses. La limite entre les « traitements » (qui sont permis) et le dopage (qui est interdit) est de plus en plus floue.

Les hommes

Jockeys. À la fin de la saison de plat, des divorces se sont produits à Chantilly entre cracks-jockeys et grands propriétaires. Si Yves Saint-Martin reste chez l'Aga Khan, le jockey américain Cash Asmussen, cravache d'or 1985, quitte Stavros Niarchos et l'entraîneur François Boutin pour Mahmoud Fustok. Il est remplacé par Freddy Head, qui abandonne le giron familial. C'est le « golden boy » de Hongkong, Gary Moore, qui est sollicité pour monter les chevaux entraînés par Mme Christiane Head. Lester Piggott, après une dernière monte à Nottingham le 29 octobre, prend sa licence d'entraîneur. Entraîneurs. L'année a été endeuillée par le décès, le 6 novembre, à l'âge de 82 ans, du doyen des entraîneurs, Jean Doumen. Au cours de sa longue carrière, le maître entraîneur de Maisons-Laffitte avait sellé près de 1 000 gagnants, surtout en obstacle. Dirigeants. M. Jean Romanet, directeur général de la Société d'encouragement depuis 25 ans, fait valoir ses droits à la retraite (son successeur est son fils, M. Louis Romanet). Jointe au souhait exprimé par le président Hubert de Chaudenay de ne pas solliciter le renouvellement de son mandat et son remplacement par le marquis de Geoffre, cette décision marque la fin d'une époque qui porte encore l'empreinte du grand dirigeant que fut Marcel Boussac.