Kandinsky : la rétrospective du Centre Georges-Pompidou (jusqu'au 28 janvier) retrace l'itinéraire du peintre et le développement de son art non figuratif au travers de 4 grandes étapes : Munich, Moscou, Allemagne du Bauhaus et Paris.

Klee : le Centre Georges-Pompidou présente 154 œuvres de P. Klee qui illustrent les rapports du peintre bernois avec la musique.

Pascale Chelin

Ventes

Le marché de l'art est en crise : le désir effréné des salles de vente – surtout anglo-saxonnes : Christie's et Sotheby's – d'atteindre des prix toujours plus élevés à coup d'estimations exagérées assorties de prix de réserve à peine plus bas (prix minimal fixé par le vendeur avec la maison de vente) dérègle le système.

D'où des records parfois exorbitants : le 19 avril, l'Adoration des Mages de Mantegna, dont le vernis et la peinture ont disparu, s'est vendu 97 millions de francs ; le néoclassique atteint souvent des prix ridicules : le 28 juin à Drouot, un portrait de Bénigne Gagneraux datant de 1789, plein d'afféterie et de poncifs, a été adjugé 180 000 F. L'événement le plus important s'est passé chez Sotheby's le 11 juin : un œuf en or émaillé monté en pendulette et signé Fabergé, d'un goût discutable, s'est vendu 1,7 million $.

Mais les prix extravagants ne récompensent que les tableaux signés : ainsi, le 13 février, chez Sotheby's, parmi les 151 toiles mises en vente, de magnifiques portraits ou paysages anonymes ont été soldés (aux alentours de 20 000 F), alors qu'un minuscule Jan Bruegel le Jeune a dépassé les 950 000 F. De même, lors de la vente de la collection Albert Dreitzer, chez Sotheby's le 13 novembre, des toiles médiocres ont atteint des prix exagérés ; de Monet, le plus raté des paysages de neige (528 000 F) ; de Picasso, une peu glorieuse petite gouache néoclassique (2 480 000 F). Ce sont les étiquettes, et non les tableaux, qui sont achetées : c'est sans doute parce que le Souffleur à la pipe a été en partie exécuté par le fils de Georges de La Tour et, de ce fait, dévalué au rang d'œuvre d'atelier que les enchères se sont bloquées à 8 500 000 F (Drouot, 3 décembre) et le tableau restitué à son propriétaire.

L'effet combiné de la médiocrité et de la surestimation systématique provoque bien des déboires : le 3 juin, à New York, Sotheby's, victime d'estimations délirantes sur des ventes d'art chinois, enregistre 63 % d'invendus ; le 17 juin, chez Christie's, dans une vente où la céramique abonde, 48 % du total en valeur reste invendu ; le 3 juillet, chez Sotheby's à Londres, 23 % des œuvres ne trouvent pas d'acquéreur.

Pascale Chelin