Ahmadou Ahidjo est reçu en visite officielle à Paris, en septembre 1981. Il reçoit en novembre Jean-Pierre Cot, ministre de la Coopération.

Visiblement, en dépit de l'hostilité d'une fraction d'activistes qui, au sein du parti socialiste, ne ménagent pas leurs critiques à l'encontre du régime de Yaoundé, coupable à leurs yeux de ne pas respecter de façon scrupuleuse les droits de l'homme, le courant passe parfaitement entre Ahmadou Ahidjo et François Mitterrand.

Dans ce contexte, l'intervention d'un membre du gouvernement en faveur d'opposants politiques détenus au Cameroun apparaît comme un simple incident de parcours.

Cap-Vert

Praia. 320 000. 79. 1,8 %.
Économie. Énerg. (80) : 253. P (78) : 437.
Transports. (77) : 3 100 + 900.
Information. (76) : *36 000. (72) : 2 800 fauteuils ; fréquentation : 0,3 M. (77) : 2 000.
Santé. (77) : 43. Mté inf. (75) : 105.
Éducation. (72). Prim. : 70 905. Sec. et techn. : 4 096.
Institutions. Indépendance proclamée le 5 juillet 1975 (ancienne province portugaise). État souverain, les îles du Cap-Vert sont cependant administrées en commun avec la Guinée-Bissau par le PAIGC (Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et des îles du Cap-Vert). Chef de l'État : Aristides Maria Pereira, réélu le 12 février 1981. Premier ministre : Pedro Verona Rodrigues Pires.

Centrafrique

Bangui. 2 610 000. 4.
Économie. PIB (75) : 197. Productions (70) : A 31 + I 22 + S 47. Énerg. (80) : 44. CE (75) : 13 %. P (78) : 210.
Transports. (*78) : 14 200 + 4 000.
Information. (76) : *75 000.
Santé. (77) : 106.
Éducation. (75). Prim. : 221 412. Sec. et techn. : 23 895. Sup. : 555.
Armée.  : 2 385.
Institutions. État indépendant le 13 août 1960. République, rétablie après le coup d'État du 21 septembre 1979 qui met fin à l'Empire centrafricain de Bokassa Ier. Constitution approuvée par référendum le 1er février 1981. Chef de l'État et Premier ministre : général André Kolingba, après le coup d'État du 1er septembre 1981, qui renverse David Dacko.

Les militaires de nouveau au pouvoir

Moins de deux ans après la chute de l'empereur Bokassa et le retour dans un Transall de l'armée française de David Dacko (Journal de l'année 1979, 80), ce dernier abandonne le pouvoir le 1er septembre 1981 au général d'armée André Kolingba. Dans un premier temps, tout le monde croit à un putsch perpétré par les officiers du Comité militaire de redressement national (CMRN). Mais, très vite, il apparaît qu'il s'agit d'un coup d'État par consentement mutuel, et que le chef d'État déchu n'est en réalité qu'un simple président sortant.

Las depuis de longs mois, en médiocre état de santé, c'est l'esprit détendu que David Dacko quitte la scène politique. En démissionnant ainsi, il estime d'abord barrer la route à son principal concurrent politique, l'ancien Premier ministre Ange Patasse, chef du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), personnage populaire à Bangui et dans sa région d'origine située près de la frontière tchadienne (Journal de l'année 1980-81), mais exécré par l'armée.

Satisfaction

Le départ de David Dacko semble satisfaire tout le monde. Tous les anciens opposants se réjouissent ouvertement, chacun d'entre eux espérant circonvenir le général Kolingba pour récupérer l'armée. L'ancien Premier ministre Henri Maidou fait savoir aux militaires qu'il est en réserve de la république et prêt à coopérer. Ange Patasse lui-même multiplie les avances en direction du CMRN. Quant à Abel Goumba, leader sans troupes, un moment favori du parti socialiste pour assurer la relève à Bangui, il se trouve une fois de plus à Paris, comme s'il attendait que la France arbitre en sa faveur.

Le Mouvement pour la démocratie et l'indépendance (MDI) de François Gueret, ancien magistrat, ancien ministre de la Justice démis par D. Dacko pour indocilité, fait, dans un premier temps, confiance aux militaires, avant de prendre ses distances. Tous les partis d'opposition enfin semblent d'accord à la fois pour exiger des élections générales et pour demander que celles-ci ne soient pas organisées avant plusieurs mois — chacun espérant pouvoir mettre à profit ce délai pour s'assurer la victoire.

Échec de Tripoli

Tandis que l'on glose sur le rôle que les États-Unis auraient pu jouer dans le départ de David Dacko — spéculations dénuées de tout fondement —, toutes les chancelleries occidentales se félicitent du changement intervenu. En effet, l'accession du général Kolingba à la magistrature suprême est interprétée comme une mise en échec de Tripoli, suspecté d'aider Ange Patasse, et aussi comme un échec de Moscou. De vives controverses s'élèvent pourtant sur le rôle présumé de certains Français.